PSA Vesoul : la CFTC dénonce une augmentation deux fois plus forte du temps de travail que des salaires

Cet article est paru sur le site du syndicat de salariés CFTC

 

À partir du 1er septembre, les salariés de PSA Vesoul (en Haute-Saône) travailleront 33 minutes de plus par jour (soit 2h45 supplémentaires par semaine), ce qui représente une augmentation du temps de travail de 7,86 % … pour une augmentation de salaire de 3,1 %. L’écart, ou plutôt l’effort des salariés, « nous protège de la fermeture du site », estime Jean-Paul Guy, le délégué syndical (DS) CFTC. 

Pour Fabrice Mignot, salarié du site depuis 2001 et adhérent CFTC : « on a évité l’externalisation d’une partie de l’activité ». Il est satisfait des investissements prévus dans l’accord : « cela va permettre de maintenir la viabilité du site. Il y a aussi des garanties sur l’emploi : les intérimaires aujourd’hui dans l’entreprise seront prioritaires pour les embauches, et 50 personnes supplémentaires pourront travailler à Vesoul, qui va récupérer l’activité d’un site d’Opel [PSA a acheté Opel en mars 2017, NDLR] dont la fermeture est décidée. » 

Rester PSA

PSA Vesoul est un magasin mondial de pièces de rechange de PSA. « Si l’on ne signait pas l’accord, le site devenait une filiale de PSA et quittait le groupe ; on aurait changé de convention collective pour être soumis à celle du transport et de la logistique, beaucoup moins avantageuse que celle dont nous bénéficions chez PSA », explique Jean-Paul Guy. 

Pour le DS, qui travaille chez PSA Vesoul depuis 29 ans et milite à la CFTC depuis 25 ans, « Cette négociation était compliquée, bien sûr. Mais à la CFTC, on n’a pas eu de pression de la part de la confédération ou de la fédération pour signer ou ne pas signer … on nous a laissé faire du syndicalisme d’entreprise. » 

Au plus près des salariés

L’accord « Assurons l’avenir de Vesoul » a été signé le 14 juin dernier par trois des quatre organisations syndicales de l’établissement, après 24 jours d’âpres négociations. Il est reconductible tous les 5 ans, par accord tacite à la majorité des organisations syndicales signataires. Il s’agit d’un des premiers « accord de performance collective » créé par les ordonnances Macron pour modifier certains éléments de l’organisation du travail afin de répondre aux nécessités liées au fonctionnement de l’entreprise ou en vue de préserver ou de développer l’emploi (Code du travail, art. L. 2254-2). 

Dans ce cas précis, les acteurs CFTC de PSA, ceux-là même qui connaissent le mieux la réalité de l’entreprise, après un solide travail de négociation, ont jugé l’accord signable. 

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