Une analyse complète de la protection sociale en France et en Europe en 2015 vient de paraître sous l’égide de la Drees.
L’ouvrage mérite qu’on s’y attarde car il balaye à la fois la situation française et l’aspect plus global des pays européens.
Les enseignements à en tirer sont nombreux et BI&T vous propose un petit florilège de ce qui peut être retenu.
Les employeurs participent au tiers de la protection sociale
Le document détaille les types de ressources de la protection sociale en France : l’ensemble s’élevait en 2015 à 741,5 milliards d’euros.
La majeure partie de ces cotisations provient des cotisations sociales pour atteindre un total de 455,6 milliards d’euros (soit 61,4% des ressources). Ces cotisations sont financées à hauteur de 247,8 milliards d’euros par les employeurs.
Les employeurs financent donc près d’un tiers de la protection sociale française.
Suivent ensuite les ressources provenant des impôts et taxes affectés ce qui représente 183,2 milliards d’euros. Puis les autres ressources que sont certaines contributions publiques ou des produits financiers viennent compléter le tableau avec 102,7 milliards d’euros.
La Drees note que les ressources de la protection sociale en France sont en hausse de 1,7% par rapport à 2014. Cette hausse est cependant moins dynamique qu’en 2014 où les ressources avaient augmenté de 2,6% par rapport à 2013. Cependant le point qui semble “rassurer” les auteurs de l’étude est que l’augmentation des ressources, même si elle ralentit, reste supérieure à l’augmentation des dépenses de protection sociale.
Ainsi, le déficit global de la protection sociale, tous régimes issus des administrations de sécurité sociale confondus, s’établissait à -5,1 milliards d’euros. A titre de comparatif, le déficit était à -11,6 milliards d’euros en 2012.
La moitié des dépenses publiques sont des prestations sociales
L’ouvrage de la Drees s’intéresse aussi à l’impact du coût de la protection sociale sur les finances publiques en France.
Il ressort de l’étude que si l’on regarde l’ensemble des administrations publiques, 51% de leurs dépenses sont constituées de prestations sociales.
Le document ajoute que les administrations de sécurité sociale sont détentrices d’un dixième du déficit public et de la dette publique.
Des modes de financement de la protection sociale variables à travers l’Europe
Une large partie du document est consacrée à l’étude de la situation de la protection sociale à travers les pays européens.
Ainsi, on peut voir les structures de financement prévues selon les pays. Sans grande surprise, la France est le pays qui met la plus large part de financement à la charge de l’employeur (avec plus de 40% des ressources totales), devant l’Espagne et loin devant les moyennes de l’Union européenne des 28 ou de la zone euro.
Au Danemark, la part de financement de la protection sociale à la charge des employeurs représente à peine plus de 10% du financement total. L’Allemagne, elle, se situe à un peu plus de 30%.
Retrouvez l’intégralité de l’ouvrage ci-après :