Cette publication est issue du site du syndicat de salariés UNSA.
La crise sanitaire du COVID 19 remet sur le devant de la scène les risques que font encourir les pénuries de médicaments aux populations. Pour l’UNSA, dans un monde à reconstruire, il faut donc que la France mais également l’Europe tirent les enseignements de cette crise, et fassent de la sécurité sanitaire une priorité.
Une pénurie de médicaments en hausse constante, particulièrement à l’hôpital
La pénurie de médicaments n’a de cesse de s’aggraver ces dernières années en France. Et la crise sanitaire liée au Covid-19 exacerbe encore plus durement cette problématique.
En France, en 2008, 44 médicaments étaient signalés en rupture du stock ou en risque de le devenir. Aujourd’hui ce chiffre s’élève à 871.
En 12 ans, le nombre de médicaments introuvables a donc été multiplié par vingt !
Ces pénuries touchent régulièrement les personnes malades qui ne peuvent plus trouver leur traitement dans les pharmacies de ville ; mais elles atteignent aujourd’hui plus fortement les hôpitaux qui rencontrent des défauts d’approvisionnement.
La délocalisation de la production en question
Si plusieurs raisons peuvent expliquer ces insuffisances d’approvisionnement (offre en inadéquation avec la demande, incidents de production, non-conformité des produits, réglementation changeante…) une des causes majeures provient de la délocalisation et de la concentration de la production vers une poignée de pays, voire d’usines.
Aujourd’hui entre 60 et 80 % des principes actifs nécessaires à la fabrication des médicaments sont fabriqués hors UE.
Ceci engendre une grande dépendance de la France et des pays européens envers la Chine, l’Inde et les États-Unis, principaux producteurs.
Une stratégie face à ce problème
L’UNSA affirme que la crise sanitaire que nous traversons en raison du Covid-19, doit nous pousser à repenser de façon urgente notre stratégie en matière de sécurité sanitaire.
En 2019, l’UNSA alertait déjà sur la problématique des pénuries de médicaments et des risques qu’elles faisaient encourir aux patients, et demandait la nécessaire relocalisation de la production afin d’endiguer ce problème.
C’est d’ailleurs ce qu’a réaffirmé l’UNSA dans sa tribune Après la crise, un monde à repenser
Pour nous, cela doit passer par le renforcement de l’État et de l’Europe stratèges. Les questions de « relocalisation de certaines activités industrielles, voire de nationalisation ne doivent donc pas être taboues ».
Il faut dès à présent, avec l’Europe, organiser la filière de bout en bout. Cela passe également par l’intégration d’exigences fortes en matière de qualité et de responsabilités environnementales. C’est à ce prix que nous pourrons mieux protéger nos concitoyens.