“Une petite surcharge de travail”. C’est en ces mots que Gérald Darmanin, l’actuel ministre de l’Action et des Comptes Publics, évoquait les conséquences de l’arrivé du prélèvement à la source pour les fonctionnaires de l’Etat. Afin de prendre de court ces derniers, le gouvernement avait, avant même d’entendre une quelconque revendication sociale, décidé de l’attribution d’une prime exceptionnelle de 200€ à 40 000 agents de la Direction Générale des Finances Publiques.
Seulement, les trois premiers syndicats de la branche, Solidaires, CGT et FO, ont entamé un mouvement de grève afin que tous les agents du secteur touchent cette prime et non pas qu’elle ne concerne que 40 000 personnes. Dans un communiqué commun, les syndicats expliquent que leurs revendications ne sont pas prises en compte. “Depuis trop longtemps” les agents de la DGFiP “subissent les conséquences désastreuses des choix des gouvernements successifs en termes de réduction de la dépense publique” explique le document consulté par l’AFP.
En grève jusqu’au 15 février
Un préavis de grève du 28 janvier au 15 février avait été déposé par les trois organisations salariales. Une décision motivée par les “25 000 suppressions d’emplois en dix ans” et “l’accélération des réformes et restructurations en tous genres.” La généralisation de la prime à tous les agents n’est pas la seule revendication. Les syndicats demandent aussi la “revalorisation immédiate des régimes indemnitaires de 200€ bruts par mois” ainsi que “l’augmentation de la valeur du point d’indice” et “l’arrêt des suppressions d’emplois.”
La prime de 200€ ne devait toucher que les personnels formés aux révolutions apportées par le prélèvement à la source. En ne touchant que 40 000€, elle couterait néanmoins près de 8 millions d’euros à l’Etat. Les syndicats exigent que cette prime soit accordée aux 103 000 agents soit un coût près de deux fois et demi supérieur.
Début janvier, Gérald Darmanin souhaitait “récompenser le mérite et les gens qui travaillent beaucoup”. Le ministre souhaitait aussi saluer “les syndicats qui ont respecté le service public: il n’y a pas eu de grève (pour le passage au prélèvement à la source) et je les en remercie.” Plusieurs types d’actions seront menées. Mais dès ce lundi, ce sont les centres d’appels qui devraient être les premiers à entrer en grève.