Cette publication provient du site du syndicat de salariés CFTC
Il y a trois ans, à l’occasion de son congrès, la CFTC faisait le constat d’un monde en bouleversement, doublement percuté par le changement climatique et la révolution numérique. Elle se proposait à elle-même ainsi qu’à ses partenaires d’en anticiper les conséquences sociales, économiques, environnementales et politiques pour agir dans la sérénité plutôt que dans la précipitation. Cela paraissait alors incompréhensible aux yeux de beaucoup.
Ces bouleversements ont été plus rapides et plus violents que prévus prenant le monde de vitesse devant l’ampleur des phénomènes. Faut-il croire les réseaux sociaux quand ils nous affirment voir dans les événements de cette fin d’année la fin de la démocratie représentative ? quand ils nous prédisent la fin des corps intermédiaires ? la fin de nos institutions ? Avec pour corollaire, leur remplacement par la démocratie directe ? Chacun doit se poser la question en conscience et tenter de projeter son propre avenir dans le modèle qu’il aura retenu.
Les corps intermédiaires, forces de construction sociale
La CFTC, quant à elle, ne peut se prononcer qu’au regard des valeurs et principes qui l’animent depuis bientôt cent ans. Les corps intermédiaires constituent une réalité sociale qui se situe entre la société prise dans son ensemble et l’État.
Qu’il s’agisse de syndicats, de partis politiques ou encore d’associations, ces corps intermédiaires rassemblent des individus issus du corps social à l’intérieur de groupes qui visent à promouvoir un bien commun plus restreint que le bien commun général. Ainsi regroupés en corps intermédiaires, les individus trouvent un domaine où exercer leur liberté et leurs responsabilités en toute autonomie à l’intérieur d’un cadre défini juridiquement et garanti par l’Etat. C’est sur ce principe que s’est construite une partie de notre droit social. C’est fidèle à ce principe que la CFTC constitue encore aujourd’hui une des principales forces de construction sociale de notre pays. Démocratie représentative et démocratie directe ou participative, loin de s’opposer, apparaissent donc comme complémentaires et comme devant le rester !
Pour une concertation ouverte à tous
C’est en vertu de cette conception des rapports sociaux que nous avons demandé au président de la République de prendre des mesures fortes et immédiates sur le pouvoir d’achat, afin que puisse s’ouvrir ensuite et de manière aussi apaisée que possible une réelle concertation ouverte à tous (syndicats de salariés et organisations patronales, associations, ONG qui représentent leurs mandants, mais aussi citoyens désireux de participer à la délibération).
Nous attendons de ce grand débat national qu’il apporte des solutions concrètes, tangibles et durables aux problèmes quotidiens de nos concitoyens, avec une attention toute particulière à ceux qui éprouvent le plus de difficulté à vivre dignement. Forts de leur expérience du quotidien de la vie personnelle, familiale et professionnelle, les militants et adhérents de la CFTC sont encouragés à saisir cette chance qui leur est donnée pour exprimer leurs convictions !