Cet article a été initialement publié sur le site de la CGT.
Pour financer les 33 milliards de cadeaux aux entreprises dans le cadre du CICE. Pour ne pas fâcher les plus riches qui se cachent derrière le bouclier fiscal… En un mot, pour ne pas faire payer les plus riches, le gouvernement veut faire payer les plus pauvres, au moment où s’ouvre le débat sur le projet de loi de finances
La première annonce portait sur les aides aux logements, diminués en cas de loyers trop élevés ou en fonction du patrimoine des bénéficiaires : 225 millions d’économies.
Cette fois, le projet de loi de Finances rassemble RSA, aides au logement, allocation adulte handicapé (AAH), allocation d’invalidité pour les réévaluer au 1er avril de chaque année et non plus le 1er janvier, comme précédemment. Même chose pour l’allocation spécifique de solidarité, versée à une partie des chômeurs en fin de droits. En décalant de 4 mois, le gouvernement espère économiser 500 millions d’Euros sur le dos des plus démunis. Pour atteindre cet objectif, il va également toucher aux modalités de revalorisation de ces prestations. Jusqu’ici basées sur une estimation de l’inflation à venir, elles prendraient dorénavant en compte l’évolution moyenne des prix sur les douze derniers mois. Avec une inflation quasi nulle en 2014, c’est l’assurance de grappiller quelques millions de plus !
A l’heure où l’Association des Départements de France estime que la dotation de l’Etat pour le RSA est insuffisante et que plusieurs départements présidés par la droite engagent la chasse aux allocataires du RSA, le signal envoyé par le gouvernement n’était vraiment pas utile. Il renie ainsi les engagements pris lors de la dernière Conférence Nationale de lutte contre la pauvreté.
La CGT rejette ces mesures. Il faut en finir avec les politiques d’austérité qui sont un échec, arrêter les cadeaux au patronat sans contreparties, répartir la richesse produite par le travail différemment pour permettre à chacune, chacun de vivre décemment. Aussi, nous demandons aux parlementaires de revenir sur ces mesures qui stigmatisent les plus démunis, creusent les inégalités et accroissent la pauvreté.
Montreuil le 13 octobre 2015