Perte de vitesse pour l’assurance mondiale : la France reste 5e marché selon Swiss Re

PLFSS

Dans son rapport World Insurance Sigma 2025, Swiss Re Institute anticipe une croissance des primes divisée par plus de deux par rapport à l’année précédente. Ce coup de frein s’explique par un contexte économique global dégradé, notamment sous l’effet de la politique commerciale des États-Unis. L’ensemble des branches d’activité est concerné, en particulier l’assurance vie, dont la dynamique pâtit de la normalisation des taux d’intérêt. Malgré ces tensions, certains segments spécialisés pourraient tirer parti du regain d’intérêt pour la couverture des risques économiques. Dans ce paysage incertain, la France conserve sa 5e place au classement mondial des marchés d’assurance, grâce à une forte progression des primes enregistrée en 2024.

PLFSS

Le rapport de Swiss Re Institute dresse un état des lieux contrasté. Si la rentabilité des assureurs reste globalement préservée grâce aux revenus d’investissement, la dynamique de croissance des primes ralentit nettement. Tous les segments sont concernés, tant en assurance vie qu’en assurance non-vie.

Un coup de frein attendu sur les primes en 2025

Selon Swiss Re, la croissance mondiale des primes d’assurance ralentira nettement en 2025. Elle devrait tomber à 2 %, après avoir atteint 5,2 % en 2024. Un léger rebond est anticipé pour 2026, avec une progression estimée à 2,3 %. Le recul concerne aussi bien le secteur non-vie que le secteur vie.

En non-vie, la concurrence accrue sur les risques particuliers et l’assouplissement des conditions de souscription en entreprise limitent la hausse des primes, qui retomberaient à 2,6 % en 2025, contre 4,7 % en 2024. En assurance vie, le ralentissement est encore plus marqué. Swiss Re prévoit une croissance de seulement 1 % en 2025, après un pic à 6,1 % en 2024. La normalisation des taux d’intérêt explique en grande partie cette baisse de régime.

La France reste dans le peloton de tête de l’assurance mondiale

Sur la base des primes brutes collectées en 2024, la France se hisse au 5e rang mondial, avec un volume estimé à 292 milliards de dollars, en progression de 10,8 % sur un an. En part de marché, la France représente 3,8 % de l’assurance mondiale.

Elle devance l’Allemagne (266 Mds $) et le Canada (181 Mds $). Cependant, elle reste loin derrière les quatre leaders mondiaux : les États-Unis (3 497 Mds $), la Chine (792 Mds $), le Royaume-Uni (485 Mds $) et le Japon (339 Mds $).

L’assurance mondiale freinée par la politique américaine

La politique tarifaire menée par les États-Unis est identifiée comme le principal facteur de ralentissement. Le choc inflationniste attendu, combiné à une baisse de la consommation des ménages, freine nettement l’économie américaine. La croissance du PIB ne devrait pas dépasser 1,5 % en 2025.

Le secteur de l’assurance automobile est particulièrement touché. L’augmentation des coûts de réparation et de remplacement des véhicules alourdit la charge des sinistres. Swiss Re anticipe une inflation des sinistres de l’ordre de 3,8 % en 2025. Ce niveau reste toutefois inférieur aux hausses enregistrées après la crise Covid (14 % en 2021, 13 % en 2022).

Des opportunités dans les risques économiques

Si le climat général reste incertain, certaines lignes d’activité pourraient bénéficier de la situation. Swiss Re souligne que les branches liées à la couverture des risques économiques et financiers, comme l’assurance-crédit ou la caution, pourraient voir leur demande croître.

L’assurance maritime hors États-Unis pourrait également profiter d’une réorganisation des chaînes d’approvisionnement au profit d’échanges inter-blocs régionaux. Par ailleurs, les plans de relance budgétaire en Chine et dans l’Union européenne pourraient soutenir la demande assurantielle à court terme.

Malgré ce dynamisme, le marché français reste exposé aux effets de la fragmentation économique mondiale. Les perspectives de rentabilité des assureurs demeurent positives, portées par des revenus d’investissement en hausse.

Retrouvez le rapport complet ci-dessous :

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pourriez aussi aimer
HCR
Lire plus

Pertes d’exploitation : un hôtel perd son combat face à Axeria

Poursuivant sa construction jurisprudentielle sur la garantie de pertes d’exploitation liées à la crise du Covid-19, la Cour de cassation apporte une solution prévisible dans un litige opposant l'assureur Axeria à un hôtelier. Ce dernier, n’ayant pas été concerné par l’interdiction nationale d’accueil du public, ne peut être considéré comme ayant fait l’objet d’une fermeture administrative au sens du contrat. Si cette solution peut sembler évidente, elle mérite toutefois d’être examinée de plus près....