Le ministre du Travail, François Rebsamen, a annoncé le mercredi 20 mai, le retour d’une aide pour les chômeurs de plus de 60 ans bénéficiaires de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) ou du RSA socle, qui justifient des trimestres requis pour une retraite à taux plein, sans avoir atteint l’âge légal de départ (62 ans) et ne disposant plus des droits au chômage.
Ce nouveau dispositif permettrait de répondre « aux situations individuelles les plus difficiles ».
Son objectif serait d’aider les chômeurs de 60 ans à faire la jonction entre la fin du chômage et la retraite.
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Un engagement de François Hollande
Cette mesure avait été promise par François Hollande dès l’automne 2014. En effet, le président de la République avait annoncé le retour d’une allocation pour les chômeurs qui ont suffisamment cotisé mais n’ont pas atteint l’âge de la retraite.
Une première allocation avait été supprimée en 2011 : il s’agissait de l’allocation équivalente retraite (AER), qui fut partiellement remplacée par l’allocation transitoire de solidarité (ATS).
Cette nouvelle aide est destinée aux personnes qui ne bénéficient pas de l’AER avant sa suppression, ni de l’ATS en raison de ses conditions très restrictives.
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Une mesure profitable à près de 38 000 chômeurs
Ce nouveau dispositif consistera à verser une prime mensuelle de 300 euros aux bénéficiaires de l’ASS (d’un montant variable généralement autour de 500 euros par mois) ou du RSA socle (514 euros par mois). Ainsi, ils percevront une aide d’un montant de plus de 800 euros en attendant de pouvoir liquider leurs droits à la retraite.
Comme l’annonce le journal les Echos, cette mesure profiterait à près de 38 000 chômeurs proches de la retraite.
Néanmoins, elle représente un coût considérable, estimé à 185,7 millions d’euros pour la période 2015-2017.
Le ministre du travail a précisé « qu’un décret consacrant ce nouveau dispositif sera pris très prochainement ».
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Une aide jugée insuffisante
Le journal Libération retranscrit le discours de Jean-Claude Mailly, secrétaire général du FO, interrogé par l’AFP.
Celui-ci pense que l’annonce faite par le gouvernement « laisse encore beaucoup de gens sur le bord du chemin » car « plus on retarde l’âge légal de départ à la retraite, plus les chômeurs seniors sont nombreux à épuiser leurs allocations chômage et à se retrouver aux minima sociaux ».
Il conclut que « 300 euros c’est mieux que rien, mais ça n’équivaut pas au rétablissement de l’AER ». En effet, il est important de souligner que cette nouvelle aide exceptionnelle reste beaucoup moins importante que l’AER. Celle-ci continue à être versée à ceux qui avaient ouvert leurs droits avant le 1er janvier 2011 et son montant atteint plus de 1050€ euros en 2015.