Ancien directeur général d’Intériale et également ancien directeur général de l’ex-groupement national de prévoyance (GNP), Nicolas Sarkadi connaît bien les enjeux liés à la fois à la gestion aussi bien des contrats individuels que des contrats collectifs de protection sociale complémentaire, ainsi qu’à leur articulation entre eux.

Tripalio a posé à Nicolas Sarkadi quelques questions sur la mise en œuvre de la réforme de la protection sociale complémentaire (PSC) dans la fonction publique.
L’administration et les syndicats ont récemment tiré un bilan de la première salve d’appel d’offres PSC santé et prévoyance dans la fonction publique d’Etat. Si la percée d’Alan, assureur lucratif au mode de fonctionnement entièrement digital, a fait couler beaucoup d’encre, la persistance de la mainmise des opérateurs mutualistes sur ces marchés, ainsi que le maintien à l’écart d’opérateurs comme Axa, côté compagnies, ou l’AG2R La Mondiale et Malakoff Humanis, côté paritaires, ont également été soulignée. Quel bilan tirez-vous, pour votre part, de cette première séquence de mise en œuvre de la réforme de la PSC des agents et anciens agents de l’Etat ?
Nicolas Sarkadi. L’élément PSC marquant, c’est ALAN. Il a tiré son épingle du jeu en surprenant le marché avec 4 appels d’offres gagnés (2 ministères + services du premier ministre + personnel Assemblée nationale). Tout comme INTERIALE l’avait fait lors de la vague précédente avec 7 appels d’offres FPE remportés (6 ministères +personnel Sénat + personnel Conseil d’Etat).
Sur la persistance de la mainmise des opérateurs mutualistes, mon constat est un peu différent : lorsqu’on analyse per unitas les 20 appels d’offres FPE en question, la pluralisation des opérateurs depuis 2008 continue sa progression ; la « Mutualité 45 » continue à perdre du terrain et l’on doit noter la présence en IP de KLESIA, AGRICA et en compagnies « en direct » ou en mutuelles d’assurance, la présence de CNP, ALLIANZ, GROUPAMA, GMF, AXA. Les compagnies, mutuelles d’assurance et les IP sont donc présentes en direct, en Santé ou en Prévoyance, dans quand même 6 appels d’offres ministériels sur un total de 10 ministères. Certes, si l’on regarde en volume d’assurés, la Mutualité 45 continue à être prépondérante mais elle ne progresse pas non plus.
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