Il y a quelques jours, nous faisions état du rapport de la Cour des Comptes au sujet de la Mutualité Sociale Agricole (MSA). Critiquant sévèrement la gestion de la MSA, les magistrats de la rue Cambon préconisaient de prévoir un rapprochement tendanciel de l’institution avec le régime général de la Sécurité sociale.
Comme il fallait s’y attendre, leur propos n’est pas passé inaperçu au sein des services de la MSA. En particulier, les syndicats de salariés liés à la gestion de l’institution ont décidé de cogner fort sur le rapport de la Cour des Comptes. Dans une déclaration commune, la FGA CFDT, la FNAF CGT, la FGTA FO, la CFTC Agri et la CFE-CGC Agro réaffirment leur attachement à l’organisme de protection sociale agricole.
Si les organisations salariales reconnaissent que sa gouvernance devrait évoluer afin d’accorder une plus grande importance aux représentants des salariés, elles estiment toutefois que l’outil MSA est précieux, notamment parce qu’il est fondé sur les “valeurs du mutualisme”, parce qu’il offre l’avantage du “guichet unique” et qu’il bénéficie d’un “ancrage territorial” fort. “La MSA, par sa connaissance et sa présence dans le monde agricole et rural, offre la possibilité d’une action sociale de proximité au service de toutes et de tous” affirment les cinq organisations salariales.
Pour le moins remontées contre le rapport de la rue Cambon, ces dernières en profitent pour dénoncer vivement les “injonctions contradictoires” qu’il formule à l’attention des dirigeants de la MSA. “Ça suffit ! Il faut sortir des injonctions contradictoires sur la nécessité d’assurer un haut niveau de services, mais avec des effectifs toujours plus bas qui ont déjà baissé de plus de 20 % entre 2004 et 2017” tonnent les syndicats, qui estiment que l’amélioration de la qualité de service de l’institution suppose non pas le maintien d’une politique de diminution des effectifs mais une politique d’embauche. Force est de reconnaître que la critique n’est pas tout à fait hors de propos…