Les hôpitaux publics, regroupés dans la Fédération Hospitalière de France (FHF), n’y sont pas allés de main morte avec le gouvernement, et leur ministre Buzyn. Leur prise de parole en dit long sur l’écart qui sépare la posture réformatrice du gouvernement et la réalité de sa politique.
Initialement, la transformation de l’hôpital devait faire l’objet d’une communication publique plusieurs fois annoncée, puis fixée à la mi-septembre. On a récemment appris que le plan de transformation serait plutôt présenté à la fin septembre. Dans ses annonces du printemps, Agnès Buzyn avait promis des révolutions. Les premiers éléments qu’elle a distillés laissent craindre une réforme déceptive. Même la réaction de l’habituellement prudente FHF souligne le décalage entre les pouvoirs publics et les acteurs concernés.
Une hallucinante réforme en solitaire? La FHF gronde
On notera d’abord les « offs » lâchés par le président de la Fédération, l’immuable Frédéric Valletoux. L’intéressé affirme qu’il n’a été invité à ce stade à aucune réunion de concertation. Autrement dit, la ministre Buzyn n’a jusqu’ici pas pris la peine d’écouter les hôpitaux publics pour discuter de la réforme.
« Nous sommes circonspects car nous n’avons même pas participé à la concertation, a souligné Frédéric Valletoux. Quelle méthode est choisie? »
On croit rêver.
Les hôpitaux publics pour des réformes fortes
Pour le reste, la FHF a appelé à des réformes ambitieuses.
« Nous n’avons pas besoin d’une énième réforme de l’hôpital, d’un énième colmatage technique ni d’une approche technocratique du soin. Nous voulons une réforme volontariste et ambitieuse pour mettre sur les rails un système de santé à bout de souffle. »
La remarque en dit long sur les craintes qui s’expriment désormais dans les coulisses, sur le manque de vision de la ministre.
En particulier, la FHF appelle la ministre à faire la chasse aux actes inutiles et à harmoniser les pratiques hospitalières sur tout le territoire. La Fédération a donné plusieurs exemples de fortes variations dans les pratiques médicales selon les régions ou les hôpitaux.
Solliciter les médecins de ville
Pour le reste, la FHF a répété que, selon elle, les médecins de ville devaient être mis à contribution pour désengorger les urgences. Cette revendication, probablement entendue par la ministre qui a déjà évoqué le retour des gardes obligatoires, risque de faire pas mal de bruit.