Maladies chroniques : FO s’alerte de la hausse des dépenses

Cet article a été publié sur le site du syndicat FO.

Vieillissement de la population oblige, les pathologies graves concerneront 580 000 personnes de plus d’ici à 2020, selon une étude de l’Assurance maladie. 

Vingt-six millions de personnes en France ont été touchées par des pathologies graves en 2015 et leur nombre devrait s’accroître de 580 000 personnes d’ici à 2020. C’est ce qu’indique la Caisse nationale d’Assurance maladie (CNAM) dans sa cartographie des dépenses de santé sur les pathologies graves et fréquentes, présentée le 31 mai. 

Le nombre d’assurés sociaux concernés par la plupart des maladies graves augmenterait moins rapidement que pendant la période 2012-2015. Cependant, la tension persiste dans le système de soins, estime Luc Barret, médecin-conseil national de l’Assurance maladie. L’étude de la CNAM, qui se fonde sur le recours aux soins remboursés des quelque 57 millions d’assurés du régime général et sur les prévisions démographiques de l’Insee, passe au crible pas moins de cinquante-six pathologies. Elle prend en compte les coûts pathologie par pathologie, ainsi que les hospitalisations ponctuelles. Son objectif : donner un sens médical aux données de remboursement collectées et identifier les leviers de la maîtrise des dépenses. Et ce, à quelques semaines de la présentation par l’Assurance maladie de mesures d’économies dites de maîtrise médicalisée

Hausse des recours aux hospitalisations ponctuelles

La fréquence des pathologies varie fortement avec l’âge, constate la CNAM. Le nombre de personnes atteintes de diabète augmenterait de 12 % d’ici à 2020, avec plus de 4,1 millions de personnes concernées en 2020, contre 3,7 millions en 2015. Une hausse qui correspond à 62 % à l’évolution démographique. Autre témoin du vieillissement de la population, la tendance à la hausse du recours aux hospitalisations ponctuelles, premier poste de dépenses en 2015 à 30,7 milliards d’euros, sur les 133,6 milliards d’euros remboursés par l’Assurance maladie la même année. 

Les autres postes de dépenses principaux sont les maladies psychiatriques et les psychotropes (19,3 milliards d’euros), les cancers (14,1 milliards d’euros) et les maladies cardio-neuro-vasculaires (13,2 milliards d’euros). 

Concernant la santé mentale, l’Assurance maladie devrait lancer sous peu une expérimentation visant à rembourser certaines psychothérapies pour la dépression légère, comme dans d’autres pays, afin de ne plus centrer uniquement la prise en charge sur le médicament. 

Si la dépense moyenne annuelle par patient pour les cancers, notamment les cancers du sein (lire encadré), évolue à la hausse en raison de nouveaux traitements plus onéreux, d’autres pathologies connaissent une évolution inverse. La dépense moyenne annuelle de la maladie coronaire chronique (angine de poitrine) a ainsi diminué de 8 % entre 2012 et 2015, en raison de la baisse du prix de certains traitements et d’une diminution des hospitalisations. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
retraites
Lire plus

Suspension de la réforme des retraites : le financement au défi des débats parlementaires

Annoncée par le gouvernement dans le double objectif d'éviter le vote par les députés socialistes des motions de censure présentée au début de la session parlementaire en cours et de s'assurer de leur bienveillance lors de l'examen des textes budgétaires, la suspension de la dernière réforme des retraites serait financée à la fois par une contribution exceptionnelle accrue des complémentaires santé...

La taxe Ocam supprimée temporairement du PLFSS 2026

Lors des échanges en commission des affaires sociales, les députés ont supprimé (tout simplement) la taxe sur les organismes complémentaires d'assurance maladie (taxe Ocam) prévue à l'article 7 du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2026 (PLFSS 2026). Cette suppression est inattendue dans la mesure où elle provient d'amendements adoptés alors que ce sont des ...