L’UNSA entendue à l’Assemblée nationale sur l’épuisement professionnel

Cette publication provient du site du syndicat de salariés UNSA.

 

Jeudi 15 septembre, Annick Fayard, conseillère nationale et Dominique Corona, secrétaire national ont participé à une table ronde à l’Assemble nationale sur la thématique de l’épuisement professionnel. 

Actuellement, l’absence de tableaux de maladies professionnelles spécifiques rend les affections psychiques très difficilement reconnues par la Sécurité sociale. Il faut pour cela que la maladie présente une gravité justifiant un taux prévisionnel d’incapacité permanente égal ou supérieur à 25 % et qu’un lien « direct et essentiel » avec l’activité professionnelle soit mis en évidence par le médecin conseil de la Sécurité Sociale au sein du comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP). 

Les critères réglementaires de recevabilité des demandes restent difficiles à réunir et le traitement par les CRRMP est très hétérogène. Seul quelques dizaines de cas de pathologies psychiques sont reconnus chaque année. La cotisation accidents du travail – maladies professionnelles (branche AT/MP) payée par les seuls employeurs n’est pas mobilisée. 

Aujourd’hui les entreprises qui connaissent des cas de maladies consécutives au syndrome d’épuisement professionnel se « défaussent » sur le régime général de leurs obligations de prévention. Certes ce dernier reverse à la branche AT /MP un montant forfaitaire pour compenser la sous-déclaration et la sous- reconnaissance (790 millions d’euros en 2012), mais celui-là ne correspond en rien aux coûts réels de la non prévention. 

Le burn-out, décrit précisément dès les années 1970 est loin de couvrir tout le spectre des atteintes psychiques liées au travail. Le syndrome d’épuisement professionnel est évolutif et tridimensionnel. Il débute par un épuisement émotionnel. S’ensuit une période de dépersonnalisation, au cours de laquelle le sujet développe des attitudes impersonnelles, voire négatives et cyniques envers son entourage. Survient alors un manque d’accomplissement personnel : la personne déprécie ses compétences, entrainant une forte diminution de l’estime de soi et, souvent, une décompensation d’ordre dépressif. 

Pour l’UNSA, l’inscription au tableau des maladies professionnelles permettrait une reconnaissance moins aléatoire selon les secteurs, plus aisée aussi, car devant le CRRMP, le demandeur doit faire la preuve du lien essentiel entre le travail et sa pathologie. Avec un tableau, la présomption d’imputabilité évite cette démonstration, en général compliquée. 

La simple reconnaissance du burn-out sera insuffisante pour le réduire. Pour l’UNSA, l’urgence est d’agir en amont sur les organisations du travail susceptibles d’engendrer l’épuisement professionnel. Il faut donc débattre de l’organisation du travail dans les secteurs privés et publics et revoir les méthodes managériales. 

Toutes les parties prenantes : collectifs revivifiés de salariés, agents, syndicats, CHSCT, doivent se réapproprier le travail, la qualité du travail, et la qualité de vie au travail pour le prévenir. C’est dans cette voie que l’UNSA est intervenue. En effet, les risques psychosociaux ont pris une ampleur inédite, en lien avec des changements techniques ou organisationnels contemporains, l’intensification du travail, les fortes exigences émotionnelles au travail, le déséquilibre entre la vie professionnelle et la vie privée en sont, entre autre des facteurs importants. Cette explosion est préoccupante et risque de s’amplifier avec la révolution numérique. Il est temps de prendre des mesures adaptées de prévention, protection et promotion de la santé des salariés et des agents. Cette « épidémie » touche tout autant le secteur privé que public. 

Les représentants du personnel ont donc un rôle essentiel à jouer dans la prévention de l’épuisement professionnel. Il faut donc renforcer le dialogue social en général en en particulier autour de la qualité de vie au travail. 

L’UNSA propose donc la négociation sur la qualité de vie au travail soit rendue obligatoire, que le CHSCT soit informé et consulté sur ces accords et que les instances représentatives du personnel en suivent l’application et les résultats. 

L’UNSA demande que les délégués du personnel, qui sont les élus de proximité dans les unités de travail puissent bénéficier d’une formation financée par l’employeur. 

Pour voir la vidéo de la table ronde, cliquer ici

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Travail temporaire dans les établissements publics : les plafonds de dépenses sont fixés

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe les plafonds des dépenses pour les missions de travail temporaire dans les établissements publics de santé et médico-sociaux. Le plafond est établi à 2 681 € par jour pour un médecin, odontologiste ou pharmacien. Pour les autres professions, il varie entre 54 € et 78 € de l’heure : 54 € pour un infirmier diplômé d’État, 73 € pour un infirmier de bloc ou anesthésiste, 56 € pour un manipulateur en...

Services de prévention et de santé au travail : la composition des dossiers d’agrément est mise à jour

Un arrêté paru au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe la nouvelle composition des dossiers de demande ou de renouvellement d’agrément des services de prévention et de santé au travail (SPST). Le texte distingue les pièces à fournir selon qu’il s’agit d’un service autonome, interentreprises ou chargé du suivi des travailleurs temporaires. Il précise notamment les informations relatives aux effectifs suivis, aux médecins et infirmiers recrutés ou à recruter, aux...

Comité national de l’organisation sanitaire et sociale : une nouvelle personnalité qualifiée est nommée

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, actualise la composition du Comité national de l’organisation sanitaire et sociale et désigne une nouvelle personnalité qualifiée. À la section sanitaire, siègent notamment :- la Fédération hospitalière de France (4 sièges) ;- les conférences des présidents de CME de CHU, de CH et de CHS (1 siège chacune) ;- la FEHAP (1 siège) et Unicancer (1 siège) ;- la Fédération de l’hospitalisation...

Une nouvelle nomination à l’inspection générale des affaires sociales

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui acte la nomination d’une nouvelle personne au sein de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS). À compter du 1er octobre 2025, Nadège Grataloup, actuellement directrice d’hôpital, occupera un emploi de groupe II des services d’inspection générale ou de contrôle. Sa nomination est prononcée pour une durée de cinq ans, avec une période probatoire de six mois. ...

Le conseil d’administration de la caisse de retraite de la RATP accueille de nouveaux membres

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui acte plusieurs nominations au sein du conseil d’administration de la caisse de retraites du personnel de la Régie autonome des transports parisiens (RATP). Sont nommés membres titulaires : Stéphane Bidaud, qui remplace Olivier Galle, et Elisabeth Correia, qui succède à Marc Galliot. Côté suppléants, Magaly Cleuet est désignée en remplacement de Stéphane Bidaud et...