Décidément, la première convention médicale négociée par Nicolas Revel, le directeur général de l’assurance-maladie, ne remporte qu’un succès mitigé. Boudée par la CSMF, le syndicat majoritaire qui l’a jugée trop timorée et éloignée de la préoccupation des médecins, elle devrait également être (au moins provisoirement) snobée par l’UNOCAM, l’instance qui regroupe les organismes complémentaires en santé.
La raison de cette abstention tient essentiellement aux modalités de mise en place du forfait patientèle médecin traitant (FMPT).
Prévu pour janvier 2018, celui-ci regroupe les rémunérations forfaitaires liées à la prise en charge des patients en affection de longue durée (ALD), la majoration pour personnes âgées (MPA) et le forfait médecin traitant (FMT). L’objectif du forfait patientèle est de valoriser le rôle du médecin traitant dans le suivi du patient et la coordination des soins. Son montant pourrait atteindre 15.000 euros par médecin et par an.
C’est justement sur ce point que les complémentaires réclament plus de visibilité de leur contribution. Jusqu’à présent, elles finançaient le FMT via une taxe de 150 millions d’euros réglée directement à l’Urssaf. A son tour, l’Urssaf reversait ce montant à l’assurance maladie. Ce dispositif rendait donc totalement invisible la participation des complémentaires aux yeux des médecins.
La Mutualité Française regrette qu’aucune solution technique ne soit d’ores et déjà proposée pour leur permettre de payer directement les praticiens. Dès lors, la signature de l’Unocam “reste conditionnée à la définition des modalités de mise en œuvre du forfait patientèle médecin traitant avec l’assurance maladie obligatoire”. Si ces attentes venaient à évoluer favorablement, la Mutualité Française “demanderait à l’Unocam de revoir sa position”, précise le communiqué de presse.