Loi El-Khomri: Valls reprend les opérations en main

Sans véritable surprise, la dernière ligne droite avant la présentation du projet de loi El-Khomri au conseil des ministres a donné lieu à quelques rebondissements de choix.  

Lundi, en courant de matinée, Manuel Valls annonçait qu’il repoussait de quinze jours la présentation du texte. Officiellement, il s’agit de se donner un peu de temps pour améliorer le texte à la marge (notamment sur le plafonnement des indemnités de licenciement et sur la définition du licenciement économique) et de ne pas toucher au coeur des grands principes. Les promesses n’engagent que ceux qui les entendent! 

Dans la même matinée, Myriam El-Khomri confirmait qu’elle menait des entretiens avec les organisations syndicales sur le sujet. Mais, dans la soirée, Manuel Valls donnait un coup de menton et faisait voir qu’il mènerait lui-même la consultation auprès des organisations syndicales. Cette reprise en main a immédiatement donné lieu à des remarques très agréables de la part des partenaires sociaux. Ainsi, le secrétaire général de l’Unsa, Luc Bérille, informé par des journalistes de la déclaration du Premier ministre alors qu’il sortait d’un rendez-vous avec Myriam El Khomri, s’en est immédiatement réjoui: 

“On voit bien qu’il y a un problème politique général”, a dit le dirigeant de ce syndicat très implanté dans la fonction publique. “On préfère avoir directement des gens en capacité de discuter avec nous et pas en attente d’un arbitrage.” 

Cette façon élégante de souligner la faible crédibilité de la ministre dans le dialogue avec les syndicats (mais qui l’a nommée à ce poste?) a touché droit dans le mil. Mardi matin, la ministre annulait ses rendez-vous après un malaise qui lui a valu une courte hospitalisation.  

“Elle a fait un petit malaise et il a été jugé raisonnable de la conduire à l’hôpital pour faire des examens qui sont en cours”, a-t-on confirmé dans son entourage. Les autres rendez-vous prévus ce mardi ont été annulés, a-t-on précisé de même source. “Il a été jugé plus raisonnable de réaménager son agenda d’aujourd’hui”, a-t-on indiqué. 

Myriam El Khomri devait notamment rencontrer dans la matinée Jean-Pierre Crouzet, président de l’Union professionnelle artisanale (UPA), avant le secrétaire général de Force ouvrière (FO), Jean-Claude Mailly.  

La ministre du travail pourra désormais méditer mûrement l’intérêt de la proposition de loi de Benoît Hamon sur le burn out.  

 

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