Nouvel épisode dans le bras de fer entre les transporteurs routiers et leurs chauffeurs. Aujourd’hui mercredi, la CFDT, premier syndicat chez les routiers, est entrée dans le mouvement, comme elle l’avait annoncé. Les blocages de sites stratégiques – dépôts pétroliers, grandes zones industrielles, péages – reprennent un peu partout en France. Les responsables syndicaux se disent satisfaits de l’ampleur de la mobilisation et préviennent qu’il ne s’agit là que d’un tir à blanc, destiné à ce le patronat revienne à la table des négociations et revoie sa position.
Les trois principales organisations d’employeurs (FNTR, TLR et Unostra) semblent d’ailleurs avoir pris la mesure du risque qu’elles encourent et qu’elles font encourir à l’économie dans son ensemble. Elles ont en effet décidé de reprendre les discussions et d’accepter une médiation de l’Etat, appelant à une “approche rénovée des conditions de la négociation de branche”. Un bon voeu qui s’apparente surtout à un désaveu de l’escalade qu’elles ont elles-mêmes largement favorisée…
Les employeurs posent une condition à la reprise de la diplomatie : les syndicats doivent cesser “toute pression revendicative en cours de discussions”. En réalité, la situation est assez sérieuse pour que les échanges reprennent dans tous les cas. Les chauffeurs routiers, exaspérés par l’attitude patronale et fatigués par leur mouvement, sont sur le point de se radicaliser, comme en témoignent les appels à cibler les actions sur les représentants régionaux de la FNTR.
Ces manifestations peuvent certes conduire à des charivaris bon enfant… plus probablement, tous les acteurs sont bien conscients qu’elles pourraient plutôt marquer le début d’actions incontrôlées et incontrôlables.