Les restes à charge, tromperie sur le prix de la santé en France ?

La Drees a rendu publique le 20 septembre, son rapport sur les dépenses de santé en 2016. Si la Consommation de soins et de biens médicaux remonte (CSBM) comme aux grandes heures des années 2012 – 2014, le reste à charge pour les ménages continue de diminuer. Les français consacrent un peu moins de 250€ par habitant à la consommation de santé.  

Le reste à charge représente les paiements directs que les ménages doivent acquitter sur les soins après remboursement de la couverture de base obligatoire et, éventuellement, d’une assurance privée facultative. La France se classe parmi les tout premiers pays d’Europe dans ce domaine. 

Un reste à charge toujours plus faible…

C’est la bonne nouvelle de la semaine donc. En France, nous possédons un système de santé qui permet aux ménages de payer moins cher tous leurs frais liés à la santé. En 2016, le reste à charge s’élevait à 248€ contre 247€ en 2015. Globalement, ce chiffre est donc stable. Globalement, le reste à charge aurait même tendance à diminuer d’année en année. En 2007, il représentait 8,8% de la CSBM. L’année dernière, ce taux était à 8,4%.  

Malgré quelques fluctuations dues aux mesures pour les régulations sur les dépenses de santé, cette baisse s’obtient grâce à de bonnes dynamiques sur les postes les mieux remboursés (soins infirmiers, médicaments rétrocédés, transports de malades, etc) et de la progression des effectifs de personnes exonérées du ticket modérateur au titre des affections de longue durée.  

… sauf dans quelques branches de la santé et médecine

Alors même si globalement les ménages déboursent assez peu, il y a des branches de santé où le reste à charge est très important. Concrètement, les deux postes où les ménages doivent payer le plus sont les soins dentaires (22,7%) et l’optique (21,5%). Avec les taux les plus bas, les ménages ne paies que 2,3% lors des transports sanitaires. Alors que les français payaient 13% des soins de ville en 2011, ils n’en paient plus que 11,6% aujourd’hui.  

En majeure partie, les reste à charge ont diminués. Sauf en ce qui concerne les médicaments. Il s’agit du seul secteur ayant connu une hausse ce dernière années. En 2016, cette augmentation du RAC s’explique par le dynamisme des médicaments non remboursables qui est plus faible que prévu. 

Un système de santé reconnu mais qui coûte cher en réalité

Si effectivement nous possédons bien l’un des restes à charge les plus bas d’Europe, il faudrait le penser avec le tarif des complémentaires santé. Et là, la France est en bas du classement européen. En ce sens, le RAC est de l’ordre de 20 à 25% des dépenses. Et là encore, ce sont les soins dentaires et l’optique qui sont les plus chers. La sécurité sociale prend en charge moins de 40% des premiers, et moins de 30% des seconds. Le reste est complété directement ou indirectement par les ménages.  

L’opinion des français sur l’état de santé et le système de soins est toujours au plus haut. Ce qui ne reflète pas vraiment la réalité. On peut espérer que la donne change un peu avec la reprise négociations entre l’assurance maladie, les dentistes et les complémentaires santé. 

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