Plusieurs fois commençant sérieusement à ressembler à une coutume, la fédération du Commerce de la CGT a été récemment condamnée par un Tribunal de Prud’Hommes dans une affaire de licenciement abusif. C’est la troisième affaire en quatre ans à peine…
Après les affaires Serge Crimet et Yucel Basarslan qui s’étaient déroulées respectivement en Normandie et en Alsace, c’est au tour de l’affaire Olivier Bireaud, qui a lieu à Alès. Le 14 janvier dernier, le Tribunal d’Alès a condamné la fédération CGT du Commerce et des Services à payer la somme de 90000 euros à M. Bireaud, au titre que son licenciement s’était effectué “sans motif réel et justifié”. Cette décision fait suite à un feuilleton au long cours, qui dure depuis 2011 et qui a vu M. Bireaud successivement licencié de la CGT puis réintégré en 2012 par décision des Prud’Hommes, puis licencié à nouveau en 2013 par décision du tribunal d’appel.
Dans les trois cas, les faits se ressemblent : brusque disgrâce du permanent syndical, accusations farfelues sur son manque d’investissement au travail, procès en sorcellerie en interne, éviction sans ménagement, procès aux Prud’Hommes voire appel en tribunal ordinaire, puis condamnation de la CGT. Le tout s’effectue avec un soutien actif de la fédération – l’ex-secrétaire de la CGT Commerce, Michèle Chay, est de tous les coups – et une approbation tacite de la confédération.
Dans le cas de la CGT, ces affaires viennent s’ajouter à l’épisode Lepaon – était-ce nécessaire de le rappeler ? Le dossier du syndicalisme de lutte des classes s’alourdit donc de ces méthodes dignes des patrons voyous les moins scrupuleux. Avec de tels comportements, la crise de la vocation syndicale n’est pas près de prendre fin au sein du salariat français.