L’avenir de la formation professionnelle continue de la branche de l’action sanitaire et sociale ne s’annonce pas franchement sous les meilleurs auspices.
L’UNIFED, qui représente les employeurs du secteur, a décidé d’amputer franchement les budgets alloués à cette politique conventionnelle. Invoquant la nécessité de se mettre en conformité avec la loi du 5 mars 2014, le patronat avait, dès septembre 2014, dénoncé l’ensemble des accords signés sur la formation professionnelle. Il proposait de réouvrir des négociations sur la base d’une cotisation de 1,7 %, bien inférieure à celle qui était en vigueur jusqu’alors, de 2,3 %.
Ce fut l’indignation parmi les représentants des salariés. L’intersyndicale (Sud, CGT, CGT-FO, CFTC, CFE-CGC et CFDT) protesta vigoureusement contre l’attitude du patronat et quitta la séance. Rapidement, Sud cessa de prendre part aux réunions paritaires. L’année 2014 ne prenait pas fin de la meilleure manière qui soit pour l’un des principaux secteurs de ce qui se revendique être l’économie sociale et solidaire. Les ivresses de la fin décembre allaient peut-être remettre un peu de gaieté et d’audace dans les coeurs et les esprits…
Hélas, il faut croire que les employeurs de l’UNIFED ont l’alcool mauvais. Lors de la première réunion de janvier, ce n’était plus 1,7 % de cotisation qu’ils proposaient mais 1,3 % ! Selon eux, certains établissements sont trop fragiles financièrement et les fonds alloués à la formation pourraient donc être utilisés comme une variable d’ajustement.
La volonté de dialogue affichée par la CGT, FO, la CFTC, la CGC et la CFDT n’a donc servi à rien. Avec un tel désengagement financier, c’est désormais l’avenir de l’OPCA UNIFAF qui semble compromis. Alors que Sud appelle à la “mobilisation massive” des salariés de la branche, l’intersyndicale se contente pour le moment de déplorer le “désengagement des employeurs”, avant sans doute d’envisager les suites à donner à l’affaire.
Alors que la formation professionnelle est régulièrement présentée comme l’une des solutions au problème du chômage, la désinvolture, en la matière, des employeurs de l’action sanitaire et social laisse quelque peu dubitatif sur le grand écart entre les principes et les pratiques du “non lucratif”.