Les dix indicateurs proposés par le CESE pour mesurer la croissance

Le Conseil économique social et environnemental (CESE) a rendu un rapport sur la mesure de la croissance du pays, en proposant 10 indicateurs complémentaires au PIB. En 2009, Nicolas Sarkozy avait déjà réuni une commission pour améliorer la mesure des performances économiques et du progrès social mais l’Insee n’avait pas suivi l’initiative. 

 

Un rapport de plus sur la croissance ?

Le rapport de la commission Stiglitz de 2009 s’appuyait sur trois grands thèmes pour mesurer la croissance. Le PIB, qui en est le premier indicateur, était complété par les revenus des ménages. La qualité de vie constituait un second thème qui regroupait, entre autres, les conditions de vie, la santé, l’éducation, les activités, la représentation politique et la gouvernance, les rapports sociaux, l’insécurité (économique et physique) et l’environnement. Ce dernier constituait le troisième axe du rapport : le développement durable et l’environnement étaient étudiés « en termes de patrimoine économique, humain et naturel ». 

L’Insee s’était contenté de prendre en compte certains des indicateurs pour effectuer des estimations, notamment sur la qualité de vie. 

Aujourd’hui, après s’être réuni en janvier 2015 et avoir consulté les Français à travers des questionnaires, le CESE publie un nouveau rapport développant dix indicateurs de mesure de la croissance du pays. Ces derniers sont regroupés en trois grands axes que sont l’économie, le social et l’environnement. 

 

L’économie, premier thème du développement économique

Il ressort de ce rapport du CESE que le premier thème de mesure est le travail. L’indicateur emblématique et choisi par la majorité des personnes interrogées est le taux d’emploi de la population active. Cet indicateur illustre la situation du marché du travail, notamment en calculant les parts de personnes actives et celles qui ont arrêté leurs recherches d’emploi. 

L’investissement est le second thème économique mis en avant. Il est reflété par l’indicateur du patrimoine productif, mesuré selon les « actifs productifs physiques et incorporels en pourcentage du Produit Intérieur Net ». Les actifs physiques regroupent les machines, équipements, infrastructures, etc… Les actifs incorporels renvoient à l’immatériel, comme les brevets, les œuvres artistiques ou encore les logiciels. 

Ainsi, la stabilité financière arrive en troisième position avec pour indicateur phare : la dette. Cette dernière est celle des différents agents économiques non financiers (administrations publiques, entreprises et ménages) rapportée au PIB. Cela permet d’estimer la « dette léguée aux générations futures ». 

 

Les indicateurs sociaux, une priorité pour un quart des Français

Quatre thèmes sont regroupés dans ce champ. Le plus emblématique est celui de la santé, dont l’indicateur est l’espérance de vie en bonne santé à la naissance. Les mesures sont révélatrices, elles permettent notamment d’établir un lien entre la catégorie socioprofessionnelle et les années de vie en incapacité. 

La qualité de vie est ensuite prise en compte, estimée au regard de la satisfaction à l’égard de la vie. L’indicateur établit un « indice subjectif de satisfaction de la vie » grâce à une moyenne de réponses données à la question : « sur quel échelon vous sentez-vous personnellement à l’heure actuelle ? » Une échelle classe les réponses de la pire (échelon 0) à la meilleure vie possible (11). 

Plutôt que de choisir le taux de pauvreté, le CESE a préféré retenir l’indicateur d’inégalité afin de mesurer les écarts de revenus. Un calcul est fait suivant un « rapport de la masse des revenus détenus par les 10% les plus riches et les 10% les plus pauvres ». Les inégalités ont un poids sur la croissance économique, c’est pourquoi elles ont été retenues comme thème. 

Le secteur de l’éducation n’est pas le favori des Français pour représenter la croissance. Cependant, le CESE a choisi de prendre en compte la part des diplômés comme dernier indicateur social car il permet de comptabiliser le taux de diplômés de l’enseignement supérieur parmi les 25-34 ans. 

 

L’environnement, un enjeu pour la croissance

L’environnement est un investissement capital pour l’intérêt des générations futures et qui doit être pris en compte dans les performances économiques et le progrès social. Le climat est le premier grand thème environnemental, l’indicateur qui lui est associé est celui de la consommation carbone. Il permet de calculer la quantité de gaz à effet de serre nécessaire pour chaque Français. 

Le rapport prend ensuite la biodiversité comme grand thème, en s’appuyant sur l’indice d’abondance des oiseaux. Etudier les oiseaux, derniers animaux de la chaîne alimentaire, permet de rendre compte des évolutions environnementales, notamment de « l’abondance de nourriture et [des] conditions climatiques ». 

Enfin, les ressources naturelles sont les dernières données à entrer en jeu dans la mesure de la croissance. L’indice majeur est celui du recyclage des déchets, mesuré selon un taux qui calcule la part de déchets municipaux collectés, puis recyclés, afin de préserver un cycle de production. 

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