Le Sénat a adopté un amendement qui rabote l’abattement fiscal dont profitent les journalistes en France. Par ce texte, ceux dont le revenu est supérieur à 6 000€ nets mensuels seraient exclus du dispositif. L’amendement a cependant peu de chances d’être effectif.
Ce mardi 27 novembre et ce dans le cadre de l’examen du PLF 2019, le Sénat s’est penché sur le statut des journalistes en France, et plus particulièrement sur l’abattement fiscal dont ils bénéficient.
Yvon Collin (Rassemblement démocratique et social européen) a déposé un amendement rabotant cette niche fiscale de 7 650€. Il souhaite que les salaires de plus de 93 510€ annuels n’aient plus la possibilité d’en profiter. L’amendement a été accepté et voté par le Sénat.
« Viser les journalistes vedettes, les patrons de presse mais pas ceux qui galèrent »
Ainsi, ceux qui gagneraient plus de 6 000€ nets mensuels seraient exclus de ce dispositif fiscal. Une décision loin de faire l’unanimité dans la profession mais aussi dans la salle puisque plusieurs sénateurs LR et PS se sont élevés contre cet amendement.
Pour autant, il a quand même été adopté, et ce, contre l’avis du gouvernement. Le secrétaire d’Etat Olivier Dussopt explique que ces « dispositions fiscales dont bénéficient les journalistes et la presse sont de nature à favoriser la pluralité et la liberté de la presse. »
Dans le texte, lors de sa déclaration d’impôts, un journaliste pouvait déduire 7 650€ du total de ses revenus déclarés, réduisant d’autant son imposition. Cette somme correspond à une allocation pour frais d’emplois.
L’amendement a néanmoins peu de chances d’être effectif. L’Assemblée Nationale aura le loisir de revenir dessus. Gérald Darmanin a d’ores et déjà annoncé que cet amendement serait refusé.
Pour rappel, d’après la grille tarifaire du Syndicat National des journalistes, le salaire moyen d’un rédacteur chef en presse quotidienne régionale est de 5 138€. Et d’après la grille tarifaire disponible, un grand reporter palier 5 chez France Télévision touche 48 800€ par an.