D’après la nouvelle étude de la Dares l’état de santé mentale des travailleurs français s’est beaucoup dégradé ces derniers mois. La crise liée au coronavirus fait bondir le nombre de travailleurs sujets à un risque élevé de dépression.
Selon les résultats exposés, 30% des travailleurs interrogés déclarent que leur santé s’est altérée et 23% des travailleurs présentent un risque élevé de dépression. C’est 13% de plus qu’en 2019 où ils n’étaient que 10% à présenter un tel risque.
L’étude tente d’expliquer cette dégradation générale de l’état de santé des travailleurs par plusieurs facteurs. Outre les effets de l’épidémie (stress, insécurité sanitaire), la Dares met en avant la mise en oeuvre, à marche forcée, de nouvelles conditions de travail. Les travailleurs qui ont ressenti une intensification (32% des interrogés) ou une dégradation (11% des interrogés) de leurs conditions de travail sont ceux qui déclarent le plus une santé altérée (respectivement 36% et 50%). Ce sont aussi les travailleurs les plus exposés au risque dépressif (respectivement 28% et 53%).
Pour accompagner cette évaluation de l’état de santé des travailleurs, des questions sur la qualité de leur sommeil leur ont été posées. Les travailleurs qui ont ressenti une intensification ou une dégradation de leurs conditions de travail sont directement exposés à des troubles sommeil plus importants.
L’étude de la Dares rappelle que les conditions de travail ne font pas tout. Le contexte sanitaire impacte, lui aussi, l’état de santé psychologique des travailleurs. Un lien est toutefois affirmé par le document entre les individus qui subissent leurs nouvelles conditions de travail et l’augmentation du risque psycho-social. Les prochaines études ne devraient pas manquer d’aborder à nouveau ce sujet pour obtenir des statistiques sur des durées plus longues.