Intervenant hier dans le cadre d’une conférence de presse organisée par l’association des journalistes d’information sociale (AJIS), Geoffroy Roux de Bézieux, le président du MEDEF, s’est prononcé en faveur d’une restructuration en profondeur de l’assurance-chômage.
A l’opposé du système actuel, dont il juge que le déficit et l’endettement structurels sont le fruit de la déresponsabilisation des différents acteurs qui participent à sa gouvernance, le président de MEDEF a proposé l’idée d’un “big bang” de l’organisation et de la gestion de l’assurance-chômage, reposant sur la mise en place de “trois blocs” aux prérogatives et gouvernances différenciées. Ces trois blocs correspondraient à un “régime de solidarité géré et financé par l’Etat”, à un “régime assuranciel géré et financé par les partenaires sociaux”, et enfin à “un service public de l’emploi géré et financé par l’Etat”.
Dans un tel schéma, l’Etat ne pourrait donc plus faire assumer par les partenaires sociaux les conséquences financières et politiques des décisions qu’il leur impose – que ce soit concernant l’indemnisation des chômeurs ou les mesures de solidarité qui incombent à l’assurance-chômage. De la même manière, une reprise en main étatique de Pôle Emploi serait cohérente avec le fait que son périmètre d’action n’est pas limité au secteur privé. Enfin, dans l’hypothèse d’une telle réorganisation, les partenaires sociaux pourraient s’engager sur l’équilibre financier de leur régime paritaire.
Dans le contexte de crise et de restructuration économique qui est le nôtre, les réponses et suites qui seront données à cette proposition mériteront d’être suivies attentivement.