Reçue hier par l’association des journalistes de l’information sociale (AJIS), Stéphanie Rist, la ministre de la Santé, a annoncé le lancement d’une mission – une de plus ! – sur “la coordination entre organismes complémentaires et Assurance maladie” ou, pour le dire en des termes plus techniques, entre assurance maladie obligatoire (AMO) et assurance maladie complémentaire (AMC).
Afin de préciser le cadrage global du travail de cette mission, la ministre a évoqué trois éléments. Elle a d’abord estimé que les actions de prévention de l’AMO et l’AMC devaient être mieux articulées les éventuelles “redondances” constatées, ainsi que les inégalités d’accès à ces actions en fonction de l’endroit de résidence des assurés. Elle a ensuite estimé que certaines prestations remboursées par les complémentaires santé n’étaient pas nécessairement pertinentes : “on se dit, c’est dommage cet argent qu’elles mettent là-dedans”. Enfin, elle a cité le régime des affections de longue durée, ou ALD, en posant la question de la révision de la contribution des complémentaires santé à son financement : “ces dernières années, comme il y a de plus en plus d’affections longue durée (ALD) l’Assurance maladie a une part de dépense beaucoup plus importante que les complémentaires, en tout cas dans tout ce qui est hospitalier par exemple. Comment on coordonne ça, comment on régule ça ?”
“Je crois qu’il y aurait un travail intelligent à proposer [afin] que chaque euro utilisé soit complètement utile” a commenté la ministre de la Santé. N’ignorant pas que les relations entre les organismes complémentaire d’assurance maladie (OCAM) et les pouvoirs publics ne sont pas vraiment au beau fixe ces derniers temps, du fait notamment de la tendance des seconds à considérer les comptes des premiers comme une réserve pour des finances publiques en plein naufrage, Stéphanie Rist s’est voulue optimiste pour l’avenir de ces relations, affirmant que, justement, la mission devait définir les conditions afin d’éviter que se pose, “tous les ans dans le débat budgétaire”, la question de l’alourdissement de la taxation des mutuelles.
La ministre ayant d’elle-même, et d’emblée, fait référence à ce dernier point, il est tentant de penser que les représentants des OCAM peuvent nourrir quelque inquiétude quant à la portée de cette énième mission sur l’articulation entre AMO et AMC.