L’Alliance Professionnelle officiellement créée. Et ensuite ?

Si la fusion des activités retraite complémentaire d’Agrica, d’Audiens, de B2V, d’IRP Auto, de Lourmel et de Pro-BTP au sein de l’Alliance Professionnelle a longtemps été compromise par bien des rebondissements, elle était considérée comme acquise depuis l’été dernier. Elle a finalement été officialisée mercredi dernier, avec effet rétroactif au 1er janvier 2018. 

Un nouvel opérateur retraite complémentaire

Les exigences de réduction des coûts de gestion de la retraite complémentaire formulées par les partenaires sociaux à la tête de l’AGIRC-ARRCO auront donc bien eu raison des quelques réticences d’Agrica, d’Audiens, de B2V, d’IRP Auto et de Lourmel d’unir tout à fait leurs forces à celles de Pro-BTP, bien plus puissant que ses cinq partenaires. Pour quelques mois, les retraites complémentaires des salariés non cadres relevant de ces institutions sont gérées par Alliance professionnelle retraite Arrco, tandis que celles des salariés cadres le sont par Alliance professionnelle retraite Agirc – ces deux institutions étant rapidement amenées à fusionner, comme dans le cas de l’ensemble des institutions de retraite Agirc et Arrco. 

Ce choix leur a semblé être le moins mauvais. Gérant chacune moins de 10 % du total des activités retraite complémentaire des salariés du secteur privé, ces six institutions professionnelles étaient condamnées par l’ANI de 2013 à fusionner avec une ou plusieurs autres. Devant opter pour une dissolution quasi-certaine au sein d’un GPS interprofessionnel ou pour la constitution d’un nouveau groupe multi-professionnel quelque peu dominé par l’un des membres – Pro-BTP en l’occurrence – les dirigeants des institutions membres de l’alliance ont jugé que la seconde option était la plus intéressante, ou la moins mauvaise en tout cas. 

Un poids non négligeable

L’Alliance Professionnelle se félicite de gérer, désormais, la retraite complémentaire d’un Français sur cinq. Plus précisément, l’Alliance Pro représente 18 % des activités obligatoires de l’Agirc-Arrco, avec 11 milliards d’euros de cotisations, pour 618 000 entreprises cotisantes, employant 4,1 millions d’actifs cotisants. En comparaison, en 2015, l’AG2R La Mondiale a réalisé un peu plus de 25 % des opérations retraite complémentaire de l’Agirc-Arrco, Humanis près de 22 % et Malakoff Médéric près de 18 %. En matière de retraite complémentaire, l’Alliance Professionnelle fait donc jeu égal avec Malakoff Médéric. 

Alors qu’Humanis et Malakoff Médéric sont entrés en discussion en vue d’un rapprochement portant sur l’ensemble de leurs activités – y compris, par conséquent, leurs activités retraite complémentaire – la constitution de l’Alliance Pro pose la question du schéma institutionnel de la future fédération unique Agirc-Arrco. La fameuse option “3 + 1” longtemps défendue par le Medef semble actuellement remise en cause. En effet, représentant un peu plus de 11 % des activités de l’Agirc-Arrco, Klesia sera difficilement en position de demeurer autonome sur le long terme. Dans cette configuration, la question est posée de la capacité de l’Alliance Pro à tirer profit de la structuration essentiellement professionnelle de Klesia. 

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