Le niveau d’emploi de la zone euro a augmenté. La Commission Européenne indique même que ces taux ont atteint un niveau pré-crise économique. En parallèle, les rémunérations ont aussi grimpé dans les 19 Etats. Mais ce dernier rapport oublie de mettre l’accent sur le fait que la zone euro sous-performe par rapport à l’Europe des 28 et au reste du monde.
Que de bonnes nouvelles ! Le taux d’emploi et les rémunérations augmentent donc ensemble dans la zone euro, atteignant les niveaux pré-crise économique. De sérieux motifs de satisfaction pour Marianne Thyssen, commissaire pour l’emploi, les affaires sociales, les compétences et la mobilité des travailleurs. Elle déclare : “De plus en plus de personnes en Europe sont à même de trouver un travail et l’emploi a atteint un niveau record. L’Europe récolte les fruits des réformes ciblées mises en œuvre. Il nous faut pourtant faire face à de nouveaux défis. Nous devons protéger tous les travailleurs et leur garantir des conditions de travail équitables, quel que soit leur statut. En nous fondant sur le socle européen des droits sociaux, lancé le 26 avril dernier, nous nous efforçons de moderniser les règles relatives aux contrats de travail et à la protection sociale pour améliorer les conditions de vie et de travail dans l’ensemble de l’Union. “
Il fait bon travailler dans la zone euro
D’après le rapport de la Commission Européenne, l’Union compte maintenant plus de 235 millions de personnes actives. A titre de comparaison, ce nombre se situait aux alentours de 212 millions en 2000 et 222 millions en 2013 soit pile pendant la crise économique. Trouver un emploi devient donc plus facile, et les temps de recherche sont plus courts. De même, les rémunérations ont augmenté de 1,2% dans la zone euro et dans presque tous les Etats membres.
Mais la zone euro reste en retrait face à l’UE 28
Si le taux global des rémunérations a augmenté, le rapport oublie de mettre l’accent sur le fait que ce soit en majeure partie grâce aux pays hors zone euro comme les Etats Baltes, la Hongrie et la Roumanie (environ 5% dans ces trois pays). Dans ce domaine, ce sont les pays où les rémunérations sont les plus faibles, qui font remonter cet indicateur. A l’inverse, dans de nombreux autres pays, les taux de croissance des rémunérations restent inférieurs aux estimations du fait des récents reculs des chiffres du chômage. De même, le taux de chômage de longue-durée dans la zone euro est tombé à 5% soit une baisse de 2% par rapport à 2008. Mais là encore, la zone euro reste en retrait face à l’Europe des 28 où ce taux n’atteint que les 4%.
Le rapport donne une piste qui pourrait expliquer cette différence en matière de taux d’emploi et de chômage. Il est simplement dit que les ” Etats membres [de l’Europe des 28], même les plus touchés par la dette souveraine, enregistrent des améliorations grâce à leurs réformes du marché, notamment un processus plus efficace dans la recherche d’emploi, où les demandeurs correspondent mieux aux emplois disponibles. ” En clair, que ce soit en Croatie, en Bulgarie, ou en Roumanie, il est plus facile de trouver un emploi en accord avec ses compétences que dans les pays de la zone euro. De quoi remettre en cause les rôles effectifs des établissements dédiés à la recherche d’emplois ?