La résiliation facilitée des complémentaires santé est adoptée par l’Assemblée Nationale

Adoptée par l’Assemblée Nationale dans la nuit de mercredi 27 mars, la résiliation facilitée des contrats de complémentaire santé est sur la bonne voie. Si le texte est validé par le Sénat, il entrera en vigueur le 1er décembre 2020 au plus tard.

 

Feu vert pour la résiliation à tout moment des complémentaires santés. La loi était débattue à l’Assemblée Nationale dans la nuit de mercredi à jeudi et elle a finalement été adoptée. Voté à 51 voix contre 10, le texte va permettre que les contrats des complémentaires santés soient alignés sur ceux souscrits pour assurer un bien comme une voiture ou une habitation. 

Le propriétaire du contrat n’aura plus besoin d’attendre la date anniversaire du contrat pour le résilier. Mieux, si le contrat avait été souscrit par un groupe, un membre de celui-ci pourra se soustraire plus facilement du groupe et résilier le contrat. 

Faciliter la résiliation pour plus de pouvoir d’achat

La transparence de ces contrats devrait aussi être revue. Le taux de redistribution (la différence entre les prestations versées et les cotisations versées) devra être indiqué au moment de la signature et du renouvellement des contrats. Une donnée qui se substituera aux taux de gestion, jugés parfois illisibles et qui entraîneraient certains dérives. 

Cette loi nouvellement adoptée, en attendant qu’elle passe devant le Sénat, fait grincer des dents du côté de l’opposition. Certains députés estiment que l’on se dirige vers un consumérisme à outrance et dangereux. En somme, ceux qui disposeraient de moins de moyens se tourneraient vers les complémentaires les moins chers mais aussi celles qui disposent de moindres garanties, faisant porter une charge plus importante aux séniors. 

Même son de cloche du côtés des organismes de complémentaires santés. Ces derniers assurent que les frais de résiliation vont aller en s’accroissant et qu’ils seront répercutés sur les tarifs proposés aux signataires. Mais le rapporteur Dominique da Silva estime que la marge de manoeuvre est encore large. Un constat partagé par Agnès Buzyn qui estime qu’au contraire, la mise en concurrence des offres permettra de tirer vers le bas les tarifs et que les consommateurs en seraient bénéficiaires. 

L’augmentation de la concurrence permise par cette mesure va, au contraire, inciter les complémentaires à diminuer les prix, notamment en réduisant leurs frais de fonctionnement afin d’attirer ou de garder des assurés. 

Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé 

La loi sera appliquée, au plus tard, le 1er décembre 2020. 

Ajouter aux articles favoris

Conformité CCN en santé

Pour vous aider à gérer la conformité CCN de vos offres "santé standard", profitez de notre outil en marque blanche gratuitement en 2023. L'outil vous permettra de savoir, en un clic, le niveau de votre offre compatible avec la CCN que vous aurez sélectionnée. L'outil en marque blanche est relié à la base de données CCN de Tripalio, juridiquement certifiée et mise à jour en temps réel. Il bénéficie de notre algorithme de comparaison qui détecte les non-conformités du contrat santé standard.
Demandez votre outil
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

Quand la relation intime entre deux salariés devient un motif de licenciement

La relation intime d'un responsable d'entreprise peut avoir des conséquences professionnelles s'il les cache à sa direction. C'est ce qu'a récemment rappelé la Cour de cassation dans une décision rendue le 29 mai 2024. Elle s'y prononce sur le licenciement pour faute grave d'un responsable d'entreprise qui a caché à son employeur sa relation avec une autre salariée de l'entreprise, laquelle est titulaire...
Lire plus

Indemnité de cantine fermée “covid” : le juge tranche en défaveur des télétravailleurs

La crise sanitaire de 2020 a provoqué la fermeture de nombreux lieux de rassemblement de population, dont la fameuse cantine d'entreprise. Or, certaines entreprises ont dû maintenir une activité dans leurs locaux pour assurer la continuité de service. Dans ce cadre, une indemnité dite de cantine fermée a été mise en place pour permettre aux salariés présents de ne pas être lésés par la fermeture du restaurant normalement accessible dans le cadre de leur emploi. Mais cette indemnité a fait naître quelques litiges, dont...
Lire plus

Obligation de prévention et sécurité : c’est à l’employeur de montrer patte blanche en cas d’accident

En entreprise, l'employeur est tenu de respecter des mesures de prévention et sécurité afin de protéger la santé de ses salariés. Les dispositions du code du travail encadrent cette obligation avec précision. Mais que se passe-t-il en cas de manquement de l'employeur ? Le salarié peut-il considérer que cette violation de ses obligations légales par l'entreprise constitue un motif de rupture de contrat de travail aux torts de l'employeur ? Dans ce cas, sur qui repose la charge de la preuve ? C'est à cette question que...