S’exprimant avant-hier devant la Commission des finances du Sénat au sujet, entre autres, de la réforme des retraites actuellement en cours d’élaboration, Gérald Darmanin, le ministre de l’Action et des Comptes Publics, s’est une nouvelle fois illustré par son sens de l’à-propos.
Alors que l’exécutif veut faire croire le contraire aux Français, il a en effet estimé que la réforme des retraites devait faire “baisser les dépenses publiques”.
L’aveu de Darmanin sur la réforme des retraites
Mercredi dernier, Gérald Darmanin était auditionné par la Commission des finances du Sénat concernant la trajectoire budgétaire de l’Etat durant le quinquennat d’Emannuel Macron. A cette occasion, il a pu se féliciter du fait que les réformes que le gouvernement prévoit de mettre en oeuvre “en 2019 et 2020” permettront de “baisser les dépenses publiques”.
Or, de l’aveu même du ministre, parmi ces réformes figure celle des retraites – et également, soit dit en passant, celle de l’assurance chômage. Afin de bien insister sur l’enjeu budgétaire que constitue la réforme des retraites, M. Darmanin a jugé opportun de donner aux sénateurs une petite leçon de finances publiques : “Je vous rappelle que 14 points de PIB consacrés à la retraite, c’est une question de dépense publique”.
“Je pense à nos enfants et à nos petits-enfants”
Bien évidemment, les propos du ministre ont quelque peu fait réagir l’assemblée sénatoriale. Ainsi, cité par l’AFP, le président de la commission des finances du Sénat, le socialiste Vincent Eblé, s’en est ému. “J’ai été ravi d’apprendre, parce que je l’ai appris, que la réforme des retraites avait pour but de faire des économies” a-t-il déclaré. “J’avais cru comprendre juste le contraire, que c’était une réforme de justice, mais qui en aucun cas avait pour but de conduire à des économies” a-t-il poursuivi afin de justifier son étonnement.
Prenant peut-être conscience du fait qu’il s’était aventuré dans une affaire potentiellement complexe, Gérald Darmanin a d’abord tenté de jouer sur les sentiments des sénateurs : “Je pense à nos enfants et à nos petits-enfants”. Puis il a repris ses esprits, se souvenant qu’en défendant une augmentation de la durée de cotisation, le Président de la République lui-même avait ouvert la voie à une approche budgétaire de la réforme des retraites. “Il [le Président de la République, ndlr] a évoqué de bouger non pas l’âge légal mais la durée des cotisations. Et si vous bougez les années de cotisation, vous avez un certain nombre d’économies” a-t-il déclaré.
Du moins, les choses sont-elles clairement dites !