La qualité de vie au travail (QVT) devrait prochainement s’imposer comme un sujet majeur pour l’ensemble des entrepreneurs et des employeurs. Les organisations syndicales viennent de demander aux organisations d’employeurs d’ouvrir une négociation interprofessionnelle sur le sujet. Le sujet mérite d’être suivi de près.
Alors que le gouvernement a demandé aux partenaires sociaux de s’emparer d’un sujet très technique dans la foulée du rapport Lecocq sur la santé au travail, les organisations syndicales souhaiteraient que les organisations patronales ouvrent un chantier parallèle: celui de la qualité de vie au travail, qui devrait rapidement devenir un sujet essentiel dans l’organisation des entreprises et dans le scope des entrepreneurs.
Une intersyndicale sur la qualité de vie au travail
Cette négociation a de bonnes chances de prospérer. La demande émane en effet d’un communiqué commun des cinq organisations syndicales. Pour les organisations d’employeurs, il sera difficile d’y opposer un refus pur et simple. Cette impossibilité est d’autant plus forte et d’autant moins vraisemblable que le sujet, en apparence, ne “mange pas de pain”, et prête particulièrement le flanc à des mesures incitatives sans portée contraignante ou fiscales.
Traditionnellement, les organisations d’employeurs ne s’opposent pas à ces séances interminables de négociation où les syndicats de salariés obtiennent des textes concentrant des déclarations d’intention et des objectifs à atteindre. Tout laisse donc à penser que le sujet devrait affleurer.
Une négociation favorable aux très petites entreprises
Pour les organisations d’employeurs, l’intérêt de cette négociation pourrait être à géométrie variable. En effet, et contrairement aux préjugés qui pourraient circuler, la qualité de vie au travail est plutôt inversement proportionnelle à la taille de l’entreprise. Le dernier baromètre Malakoff-Médéric a montré que près de la moitié des salariés des très petites entreprises se déclare satisfaite de ses conditions de vie en entreprise, contre un tiers seulement dans les grands groupes.
La négociation pourrait donc déboucher sur des prescriptions applicables seulement dans les entreprises de plus de 300 salariés, et épargner les PME et les TPE. D’un point de vue patronal, cette négociation pourrait alors être acceptable.
Pour le reste, le baromètre Malakoff fait apparaître des sujets qui pourraient être au centre des discussions interprofessionnelles: la difficile conciliation entre la vie privée et la vie professionnelle, la pression qui s’exerce sur la productivité, et la fragilisation de nombreux salariés du fait de réorganisations incessantes dans les entreprises.