La protection sociale française est la plus chère du monde !

Le dernier rapport de l’organisation internationale du travail (OIT) sur la protection sociale dans le monde est riche en enseignements. Dans ce rapport paru le 29 novembre 2017, on apprend par exemple que le système français de protection sociale est bien le plus coûteux du monde et qu’il ne faudrait pas vraiment s’en réjouir. 

 

Un élément retient notre attention : l’OIT choisit de comparer le coût des régimes de protection sociale dans le monde en excluant d’office l’ensemble des dépenses de santé. On parle donc uniquement des mécanismes d’aides aux personnes les plus vulnérables. 

 

La France consacre 22,9% du PIB à sa protection sociale

En comparant la part des dépenses de protection sociale (hors santé) dans le PIB des Etats, l’OIT est catégorique. 

C’est en Europe de l’Ouest que la protection sociale coûte le plus cher. La France est placée en haut de la liste avec 22,9% de son PIB qui sont consacrés à la protection sociale. La Finlande est ex-aequo mais l’OIT a choisi de la placer en seconde position, ce qui n’est peut-être pas une coïncidence. 

Si l’on compare le coût du système français avec les autres Etats, on se rend facilement compte des écarts qui existent. Le Japon, par exemple, est le pays le plus dépensier de la zone Asie-Pacifique en consacrant 15,2% du PIB à sa protection sociale. Côté Amérique du Nord, les Etats-Unis ne consacrent que 10,7% du PIB à leur protection sociale. En Amérique du Sud c’est le Brésil le plus dépensier avec 13,2% du PIB destiné à la protection sociale. En Afrique, c’est l’Egypte qui est sur la première marche des dépenses avec 10,1% du PIB, tandis que parmi les pays d’Arabie, c’est le Koweït qui consacre le plus de PIB à sa protection sociale avec 10,1%. 

La France demeure première dépensière d’Europe en termes de protection sociale si l’on ajoute les dépenses de santé que l’OIT n’a pas prises en compte. 

En effet, Eurostat confirmait l’information en décembre 2016 : la France consacre 34,3% de son PIB (plus du tiers !) à la protection sociale en comptant les dépenses de santé. 

 

Le coût de la protection sociale française ne risque pas de diminuer

Toutes ces dépenses de protection sociales ne signifient pas que les mesures qui en découlent sont viables. C’est d’ailleurs l’un des points du rapport de l’OIT

Le rapport souligne notamment que les politiques des Etats européens n’empêchent en rien la pauvreté et les inégalités sociales de croître. Or, plus il y aura d’inégalités, plus les personnes nécessitant une aide seront nombreuses, et plus les moyens alloués à la protection sociale devront grandir. 

La France n’est pas étrangère à ce raisonnement de l’OIT et devrait en tirer les conséquences si elle ne veut pas que le coût de sa protection sociale continue d’augmenter. 

 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Un nouveau président du comité de suivi des retraites est nommé

Un décret publié au Journal officiel d'aujourd'hui officialise la nomination d'un nouveau président du comité de suivi des retraites. Franck Von Lennep, conseiller maître à la Cour des comptes, est désigné président du comité de suivi des retraites. La responsabilité de l'application du décret incombe, chacun en ce qui le concerne, au Premier ministre François Bayrou, à la ministre du travail, de la...

Le directeur général de la santé quitte ses fonctions

Un décret publié au Journal officiel d'aujourd'hui acte la cessation de fonctions de Grégory Emery en tant que directeur général de la santé. La fin des fonctions intervient à la demande de l’intéressé. Cette décision prendra effet à compter du 5 mai 2025. Retrouvez le décret...