On se souvient du tollé suscité par François Fillon, lors de la primaire des Républicains, lorsqu’il avait annoncé une réforme de la sécurité sociale autour du grand risque. Depuis ce débat, l’idée d’une réforme systémique de l’assurance maladie semblait abandonnée. Le premier débat à la présidentielle a laissé entendre hier que le sujet n’était pas complètement clos.
En effet, plusieurs candidats s’en sont pris aux complémentaires santé. On notera en particulier que Jean-Luc Mélenchon a répété sa proposition de sécurité sociale globale, incluant les complémentaires et le régime général. De son côté, Marine Le Pen a soutenu que les coûts de gestion des complémentaires santé étaient de 8 milliards et qu’il fallait les limiter en interdisant toute forme de publicité aux “mutuelles”.
Cette sortie retiendra l’attention. Elle émane en effet de la candidate donnée première à l’issue du premier tour et dont beaucoup cherchent à se rassurer en répétant qu’elle n’a aucune chance de gagner. On se montrera moins catégorique. Le seul fait qu’une candidat favorite au premier tour prononce sans vergogne ce genre d’affirmation est déjà un indice de la menace qui pèse sur le dispositif de protection sociale complémentaire existant.
Les assureurs complémentaires ont probablement intérêt à fourbir leurs armes pour préparer une riposte à long terme…