La géolocalisation des salariés soumise à 2 conditions

La question de la géolocalisation des salariés par les entreprises s’est une nouvelle fois posée devant le juge. La chambre sociale de la Cour de cassation s’est prononcée sur une affaire de géolocalisation de salariés par le groupe Mediapost.

 

Dans une première décision, la cour d’appel de Lyon considère que la géolocalisation des salariés qui effectuent des tournées est justifiée pour contrôler la durée de leur travail. La Cour de cassation n’est pas de cet avis et dégage 2 critères déterminants. 

 

Les 2 conditions déterminantes pour la géolocalisation des salariés

Dans l’affaire jugée le 19 décembre 2018, le juge rappelle que les salariés de Mediapost qui effectuent des tournées ont chacun un boîtier mobile qui enregistre leur localisation toutes les 10 secondes. Cela moyen de contrôler le temps de travail, dans ce cas précis, n’est pas justifié pour 2 raisons d’après la Cour de cassation. 

D’abord, la géolocalisation n’est pas le seul moyen de contrôler le temps de travail du salarié : la décision indique qu’un système auto-déclaratif ou le contrôle par un responsable d’enquêtes n’est pas incompatible avec le but recherché par l’entreprise. En effet, le juge souligne que les moyens de contrôle du temps de travail doivent être justifiés par la nature de la tâche à accomplir et proportionnés au but recherché. Dans le cas de Mediapost, aucune preuve n’est apportée que la géolocalisation est bien proportionnée au but. 

Ensuite, le juge rappelle que les salariés de Mediapost qui effectuent des tournées ont une liberté dans l’organisation de leur travail : ils font leur tournée comme ils l’entendent. Dès lors, le système de géolocalisation n’est pas compatible avec cette liberté d’organisation. Il en ressort que la géolocalisation n’est possible que si les salariés n’ont pas de liberté dans l’organisation de leur travail. 

En attendant la prochaine décision de la cour d’appel qui doit à nouveau statuer sur ce dossier, la géolocalisation des salariés de Mediapost est considérée comme injustifiée. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

La CCN de la déshydratation publie son nouveau barème de salaires

Les partenaires sociaux de la convention collective nationale (CCN) des entreprises agricoles de la déshydradation (IDCC 7023) ont défini leur nouveau barème de salaires par avenant du 30 janvier 2025. Cet avenant s'applique depuis le 1er février 2025. Il a été signé entre les organisations d'employeurs Felcoop, Festal et FND, d'une part, et le syndicat de salariés FGA...

Pro BTP gagne 10 points de solvabilité en 2024

Pro BTP a dévoilé ses résultats annuels 2024. Le groupe paritaire enregistre une amélioration de sa solvabilité et un chiffre d’affaires en hausse de 5,6 %. Pourtant le groupe paritaire voit son résultat net reculer de 18,5 %. Le groupe paritaire enregistre une...

Fraudes : l’Assurance maladie déconventionne 7 centres de santé

La lutte contre les fraudes à l'Assurance maladie est l'un des points centraux de la maîtrise des dépenses de protection sociale en France. Cette question revient chaque année lors des débats sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Bien que les montants que la fraude représente ne soient pas les plus spectaculaires, le sujet symbolise la capacité du système français à contrôler ses dépenses. C'est pour cela que l'Assurance maladie communique, dès qu'elle le peut, sur ses victoires dans...