La Cour des Comptes vient de publier son rapport sur l’application de la loi de financement de la sécurité sociale 2016. Les magistrats en profitent pour en remettre une couche sur la dégradation prévisible de la branche retraite. Ils appellent le gouvernement à prendre des mesures dès cette année.
Le rapport de la Cour des Comptes ne ravira pas le gouvernement. S’il souligne des améliorations temporaires, notamment sur le volume du déficit et de la dette, il alerte sur les risques à court terme qui pèsent sur la sécurité sociale. En particulier, la relance de l’inflation et le risque de taux deviennent des préoccupations majeures qui pourraient rapidement non seulement dégrader les comptes, mais rallumer l’expansion de la dette.
Une inquiétude liée à la reprise de l’inflation
La Cour des Comptes alerte particulièrement sur la situation de la branche retraites, qu’elle juge exposée à des dégradations occultées par les précédentes lois de financement. La branche retraites, comme la branche familles, ont largement profité d’un effet d’aubaine lié à la faible inflation. Cette situation a évité des revalorisations trop fortes des prestations.
En cas de reprise de l’inflation, la situation des branches pourrait se révéler extrêmement sensible. Les prestations devraient en effet être revalorisées… et plomber ainsi les comptes des régimes.
Une dégradation prévisible sur les retraites
La Cour alerte plus particulièrement sur l’opacité de la précédente loi de financement de la sécurité sociale, qui a masqué la dégradation prévisible de la branche retraites en anticipant une solidarité entre branches. Dans la pratique, un déficit de plus de 5 milliards est ainsi passé sous le tapis.
La Cour exhorte le gouvernement à redresser la situation rapidement, en ne tablant pas sur ces artifices budgétaires et en rétablissant la “vérité” des comptes. Dans l’hypothèse d’une reprise de l’inflation, la situation pourrait en effet se révéler très compliquée à gérer.
On le voit, la rue Cambon se préoccupe fortement des risques auxquels les assurés sociaux sont exposés dans les mois à venir, du fait d’un éventuel retournement de conjoncture.