La nouvelle direction nationale de la CGT, rassemblée dans la commission exécutive, élue hier au CCN, présente une particularité drôlatique: elle ne comporte aucun salarié appartenant à une entreprise indépendante de l’Etat!
Philippe Martinez en est le meilleur exemple, alors même qu’il est le seul salarié ayant travaillé en usine dans la direction nationale. Philippe Martinez, avant d’être secrétaire de la fédération de la métallurgie, fut secrétaire du comité d’entreprise central de Renault. Rappleons-le, Renault, ex-nationalisée, est encore détenue à 15% par l’Etat.
Le reste de la commission exécutive est encore plus marquée par l’absence d’expérience significative dans une entreprise privée.
On notera en particulier que la Poste, ex-entreprise publique encore détenue à 70% par l’Etat, entre en force à la commission exécutive. Non seulement l’administratrice de la CGT en est issue: Colette Duynslaeger, 55 ans, est secrétaire de la fédération des postes et télécommunications, mais c’est aussi le cas de Gisèle Vidallet, cadre à la Poste et secrétaire de l’uniion départementale de Haute-Garonne.
La SNCF est présente avec l’arrivée de Grégory Roux, secrétaire général adjoint des Cheminots.
La secrétaire de la fédération de l’Energie, ancienne d’EDF, Valérie Gensel-Imbrecht, arrive également à la commission exécutive. Elle complète la présence massive des anciennes entreprises publiques dans la direction. Ces entreprises comptent donc 4 postes sur 10 à la tête de la CGT.
Les fédérations du service public ont envoyé dans la même commission Fabrice Angei et Céline Verzeletti (issue de l’administration pénitentiaire).
La fédération des organismes sociaux, para-publics avec un statut privé, est également représentée avec Denis Lalys, son secrétaire.
Outre ces 8 dirigeants issus de la sphère publique ou para-publique (dont une secrétaire de fédération locale), la commission exécutive compte deux autres membres: des permanents locaux, dont Pascal Joly, responsable de l’union régionale d’Ile-de-France, et Marie Saavedra, responsable de l’union départementale du Vaucluse.
Bref, la CGT est massivement implantée dans le privé, mais elle sera massivement dirigée par des adeptes de l’économie administrée.