Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat la CFE-CGC
Au cœur d’un agenda social très dense (plan pour l’emploi et la formation, projet de loi El Khomri relatif au Code du travail, au Compte personnel d’activité, à la barémisation des prud’hommes…), les partenaires sociaux engageront le 22 février une négociation décisive devant déboucher sur une nouvelle convention de l’assurance chômage. A table ! Deux ans après les dernières négociations, les partenaires sociaux – organisations syndicales et patronales – sont invités à remettre le couvert pour définir, d’ici le mois de juin, les règles d’assurance chômage dans le cadre d’une nouvelle convention.
Régulièrement renégociées par les partenaires sociaux, les conventions assurance chômage sont en effet conclues pour une durée déterminée (2 ou 3 ans). En 2014, la CFE-CGC avait refusé de signer la convention car le délai de carence – durée pendant laquelle il faut patienter avant de percevoir son allocation – était passé, sous la pression du patronat, de 75 à 180 jours. Deux ans plus tard, l’enjeu est double. Il s’agit de : conforter un régime d’indemnisation qui demeure un indispensable amortisseur social en période de crise et de fort chômage. maîtriser l’endettement du régime Unédic qui, sous l’effet de la crise économique et d’un chômage record, s’est creusé d’année en année pour atteindre près de 26 milliards d’euros.
La CFE-CGC, un partenaire incontournable La CFE-CGC aborde ces nouvelles négociations les coudées franches. “Suite à la signature de l’accord sur les retraites complémentaires intervenue fin 2015, le bloc réformiste, avec la CFE-CGC, dispose d’une vraie légitimité” explique Carole Couvert, présidente confédérale. Partenaire incontournable et responsable, la CFE-CGFC fera valoir ses propositions à la table des négociations pour défendre l’intérêt des salariés, en particulier ceux des techniciens, agents de maîtrise, cadres et ingénieurs.
Quels sont les grands objectifs de la CFE-CGC ? Préserver le fondement assurantiel du régime d’assurance chômage et préserver le niveau global des indemnisations qui jouent un indispensable rôle d’amortisseur en période de crise économique. Augmenter les cotisations Unédic des entreprises qui recourent aux CDD de courte durée. Adapter le niveau des cotisations chômage au résultat financier du régime Unédic. Favoriser l’embauche en CDI des jeunes de moins de 26 ans par une exonération partielle et temporaire des cotisations Unédic. Créer une contribution exceptionnelle sur les très hauts revenus. Mettre en place un taux d’appel des cotisations supérieur à 1 pour réduire l’endettement.
“L’Unédic joue un rôle fondamental d’amortisseur social en période de crise et de fort chômage” Carole Couvert (Présidente de la CFE-CGC) : C’est avec détermination et forte de propositions constructives que la CFE-CGC, organisation réformiste militante, prendra place à la table des négociations, avec l’objectif de pérenniser un régime qui joue un rôle fondamental d’amortisseur social en période de crise et de fort chômage. Notre organisation se montrera ouverte aux propositions à condition qu’elles aboutissent à un accord équilibré et à des efforts partagés entre les entreprises et les salariés pour réduire le déficit de l’Unédic. La CFE-CGC fait savoir qu’il y aura une ligne blanche à ne pas franchir, à savoir le plafonnement d’indemnisation des cadres. Il est hors de question de toucher aux règles en vigueur, si ce n’est pour augmenter le plafond et augmenter à due proportion l’indemnisation. Il faut rappeler que la partie cadre est bénéficiaire et rapporte de l’argent à l’assurance chômage ! S’attaquer à nos populations ne serait dès lors que pure démagogie…
Les propositions que nous avions portées lors de la précédente négociation restent d’actualité, en particulier le déplafonnement des cotisations et la création d’une contribution exceptionnelle sur les très hauts revenus. Pour la CFE-CGC, le déséquilibre dont souffre le régime vient notamment de l’utilisation excessive que les entreprises font des CDD et de l’intérim. Alors que le gouvernement a récemment annoncé un plan en faveur de l’emploi et de la formation, la CFE-CGC se montrera vigilante et proposera la mise en place d’un système de bonus-malus pour limiter les recours aux contrats courts.