Une centaine de médecins travaillent actuellement sur une tribune pour dénoncer les effets illusoires et la confusion du grand public entre médecine alternative et médecine scientifique. Et ce, alors même qu’une part toujours grandissante de français se tourne vers ces pratiques.
Oyez oyez, si vous êtes médecin et intéressé par une tribune qui dénonce les médecines alternatives, contactez moi en DM !
— Asclépios (@Ascl_Pios) 7 mars 2018
L’appel lancé sur Twitter est assez équivoque. Actuellement, une centaine de médecins travaille sur une tribune pour dénoncer les médecines dites “alternatives”. Pour rappel, ces dernières font de plus en plus d’adeptes.
En 2015, l’Ordre des médecins estimait à 40% le taux de français qui auraient recours aux médecines alternatives. Ainsi, 56% de ces derniers auraient recours à l’homéopathie. De côté des praticiens, seulement 6 115 médecins déclaraient un titre ou une orientation de médecin alternative et complémentaire.
“Pseudo-médecines à l’efficacité non prouvée et aux promesses fantaisistes !”
Seulement, il semblerait qu’il y ait une forte défiance de la part des “médecins du quotidien” envers ces pratiques. Nous avons réussi à la joindre. Ils nous ont alors fait part du contenu de leur tribune.
Des médecins du quotidien ont décidé d’alerter sur la part grandissante de pseudo-médecines à l’efficacité non prouvée et aux promesses fantaisistes qui sont proposées aux patients. Sous couvert d’une prétendue innocuité bien moins évidente qu’il n’y paraît et produisant un discours à la limite du complotisme, entretenant la confusion dans l’esprit du public entre médecine scientifique et croyances, ces “disciplines” à la tête desquelles trône l’homéopathie font du mal bien plus que du bien. Ainsi ils demandent l’exclusion de ces disciplines ésotériques hors de la caution que leur apporte les médecins ou les institutions médicales, afin que les patients cessent d’être abusés par ces remèdes illusoires, juste bons à profiter des effets contextuels* qui, s’ils sont utiles, ne font pas le cœur et l’efficacité de ce que devrait être la médecine basée sur des preuves.
*les effets contextuels sont tous les effets, comprenant l’effet placebo, qui sont dus au contexte de la relation soignant/soigné et qui n’ont rien à voir avec les techniques prétendument employées mais seulement avec la perception et l’image qu’elles renvoient aux patients.
Lorsqu’on leur demande combien de personnes ont rejoint leurs rangs, notre interlocuteur nous informe qu’il y a “plus d’une centaine de signataires” à cette tribune qui sera publiée largement. Le but est de “sensibiliser le grand public, les médias et les pouvoirs publics aux problèmes que posent l’obscurantisme médical.”
Cependant, d’après eux, le Conseil National de l’Ordre des médecins et les divers Ordres régionaux ont été alertés mais “les initiatives individuelles sont vouées à l’échec“. Joint à son tour, le Conseil National de l’Ordre des médecins ne nous a pas répondu.
Pourquoi se tourner vers les médecines alternatives ?
D’après le Conseil National de l’Ordre des médecins, les français se tournent vers ces pratiques car ils en sont sûrs à 84% et parce qu’elles sont naturelles à 65%. Par contre, l’Ordre constate aussi que moins d’un français sur deux (48%) pense qu’elles sont efficaces !