Grande Sécu : la CGT (re)expose ses positions

Cette publication provient du site du syndicat de salariés CGT.

Étendre les frais médicaux couverts par l’assurance maladie obligatoire et supprimer les complémentaires santé : c’est l’un des scénarios proposés par le Haut Conseil à l’avenir de l’assurance-maladie.

Le ministre de la Santé Olivier Véran a demandé au Haut Conseil à l’avenir de l’assurance-maladie (HCAAM) d’envisager des évolutions possibles de la Sécurité Sociale.

Cette instance consultative, dont fait partie la CGT, a rendu un rapport qui contient quatre scénarios possibles. L’un d’entre eux, le plus détaillé et le plus commenté, examine la possibilité d’une extension des soins pris en charge par l’assurance maladie.

Ce que l’on appelle le projet de « Grande Sécu » fusionnerait la Sécurité sociale et les complémentaires santé.

Actuellement, en France, nos dépenses de santé sont prises en charge de deux façons différentes :

  • par le régime de base de la Sécurité sociale (environ 80 % des dépenses)
  • et par trois types d’organismes complémentaires de santé : mutuelles, assureurs et organismes de prévoyance.

Le rapport du HCAAM précise que le scénario de réforme de « Grande Sécu » « conduirait les finances publiques à prendre en charge 22,4 milliards d’euros » pour l’instant assumées par les patients ou par leur complémentaire santé.

Pour Pierre-Yves Chanu, représentant de la CGT au sein du Haut Conseil, la revendication syndicale de « Sécurité sociale intégrale » a pesé sur les travaux mais il reste encore un certain nombre de points à éclaircir.

Quelle sera l’ampleur de la prise en charge à 100 % ?

Le scénario du HCAAM prône un remboursement intégral des frais dentaires, optiques et des prothèses auditives. « Mais qu’en est-il des dépassements d’honoraires ? » demande Pierre-Yves Chanu, rappelant que la CGT défend une transformation profonde du système de santé, remet en cause la médecine libérale et prône notamment le développement de centres de santé de proximité avec des médecins salariés.

Par ailleurs, le rapport indique que les soins pris en charge seraient amenés à évoluer. Certains médicaments pourraient entrer et sortir de cette liste. Selon ce rapport, il conviendrait « d’accroître les exigences de régulation des dépenses de santé par l’Assurance Maladie Obligatoire, dans un double objectif de maîtrise des dépenses de santé et d’accès aux soins en supprimant la possibilité de se défausser sur l’Assurance Maladie Complémentaire. »

La CGT défend un périmètre de soin large, fondé sur un principe : tout ce qui contribue aux soins doit être remboursé.

Comment trouver les 22,4 milliards d’euros nécessaires ?

Pour la CGT, les ressources actuellement affectées au financement de la Sécurité sociale sont insuffisantes. Cette insuffisance s’explique avant tout par l’insuffisance des salaires, le niveau de chômage et les exonérations massives de cotisations sociales.

Il conviendrait donc d’établir une logique qui pénalise les investissements financiers au profit d’investissements productifs.

Enfin, la Sécurité sociale doit relever de la démocratie sociale et être placée sous la responsabilité de représentants élus des assurés sociaux.

Des règles de fonctionnement démocratiques doivent être élaborées. Elles seules permettront de répondre aux besoins de la population dans son ensemble.

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pourriez aussi aimer

PSC : les Affaires Etrangères lancent leur appel d’offres

Le Ministère de l'Europe et des Affaires Etrangères vient de lancer son appel d'offres de protection sociale complémentaire (PSC) en vue de souscrire à des contrats de complémentaire santé et de prévoyance au profit de ses agents, anciens agents et ayants droit. Les informations sont à retirer à l’adresse suivante : mission-achats.dga@diplomatie.gouv.fr et les candidatures devront être formulées avant le 3 février prochain. Plus de détails : ...

Le courtier Entoria sur le point de changer de main

L'Autorité de la concurrence a publié pendant les fêtes l'avis de prise de contrôle exclusif du groupe de courtage Entoria par la société de gestion Alcentra (Benefit Street Partners). Le projet mis en ligne par l'Autorité indique qu'Entoria cessera donc d'être exclusivement contrôlée par des fonds gérés par une autre société...

Le PMSS 2025 à 3 925 € confirmé au JO

Après une première confirmation au Bulletin officiel de la sécurité sociale (BOSS), c'est par un arrêté publié au Journal officiel que le nouveau plafond mensuel de la sécurité sociale (PMSS) a été acté pour l'année 2025. C'est le Journal officiel du 29 décembre 2024 qui fixe donc définitivement le PMSS à 3 925 € pour 2025. L'arrêté fixe...