Cette publication provient du site du syndicat de salariés CFDT
Pour la première fois depuis le début de la négociation, les partenaires sociaux ont discuté mercredi 14 février de l’ensemble de sujets de la formation professionnelle. Y compris son financement.
Trois mois après les premiers échanges, le tempo de la négociation sur la formation professionnelle s’accélère. La séance de mercredi était particulièrement copieuse avec, à l’ordre du jour, l’examen d’un texte global ébauché par la partie patronale et, pour la première fois, des discussions sur la question cruciale du financement. « Il est hors de question de sortir de cette négociation avec un affichage inférieur au niveau actuel du financement alors que toutes les entreprises affirment qu’il faut investir sur les compétences », a insisté le secrétaire national Yvan Ricordeau à la sortie des échanges. Or, dans l’équation posée sur le papier par le Medef, la CPME et l’U2P, le Compte personnel de formation nouvelle formule ne serait financé que par une contribution de 0,35 % de la masse salariale contre 0,4 % aujourd’hui.
Le financement aléatoire de l’accompagnement
Deuxième source de tension, l’accompagnement. La CFDT en avait fait une priorité. « Son financement est repoussé à une hypothèse plus qu’aléatoire, a regretté le chef de file de la délégation. La discussion sur ce thème va être compliquée ». Elle aura lieu vendredi, en même temps que le balayage de l’ensemble des autres chapitres du texte global. Certaines formulations pointées par les organisations syndicales vont être retravaillées d’ici là. D’autres remarques de fond feront sans doute l’objet de passes d’arme plus appuyées. Parmi celles-ci, l’affirmation du droit personnel du salarié à se former dans le cadre du CPF, le respect de l’obligation pour les employeurs d’organiser un entretien professionnel tous les six ans et les sanctions qui vont avec, la rémunération du droit à la reconversion… Un droit que la CFDT n’a cessé de réclamer au cours du cycle de la négociation pour les salariés en contrat à durée déterminée. À suivre… dès vendredi 16 février.
Même son de cloche chez la CFE-CGC
Pour la CFE-CGC, le projet patronal de financement de la formation professionnelle ne reflète absolument pas les ambitions affichées dans les missions et intentions envisagées.
Non seulement, il se contente de reprendre l’enveloppe mise en œuvre aujourd’hui mais de plus il déséquilibre le financement des actifs au profit de l’alternance, nouveau graal du patronat.
Clairement, pour la CFE-CGC, c’est une régression des droits pour 16 millions d’actifs alors que dans le même temps la demande va être forte pour adapter l’ensemble de l’économie aux très fortes transitions en cours.
Pour la CFE-CGC, la prochaine réunion de négociations du 16 février doit permettre :
- Le maintien d’un système de transition professionnelle.
- Le financement et la gouvernance des observatoires, clés de voute du dispositif, à la hauteur des enjeux.
- La création d’un accompagnement performant et d’utilisation gratuite.
- Un mécanisme performant et souple de fonctionnement et d’abondement du compte personnel de formation.
Ces évolutions sont nécessaires afin de répondre aux problèmes d’employabilité et de compétitivité de la France.