FO dénonce les attaques contre le droit de grève en Europe

Cet article est initialement paru sur le site du syndicat de salariés FO.

 

La majorité des plaintes reçues à l’OIT a pour origine une atteinte au droit de grève, et ce n’est pas nouveau. Mais aujourd’hui les attaques redoublent. 

Les attaques contre le droit de grève « atteignent une dimension nouvelle et cela dans des pays que nous pensions définitivement épargnés », peut-on lire dans le journal de la confédération syndicale belge, la FGTB. De fait, l’offensive contre le droit de grève s’intensifie au sein des pays de l’Union européenne, a également alerté Jean-Claude Mailly à l’occasion de la conférence de presse du 5 novembre de lancement de la campagne pour les élections dans les TPE. En juin dernier, les gouvernements représentés au sein de l’OIT ont réaffirmé reconnaître le droit de grève en lien avec la liberté syndicale. Mais sur le terrain, c’est autre chose. 

 

300 syndicalistes espagnols poursuivis au pénal

Trois pays sont aujourd’hui particulièrement visés : la Belgique, l’Espagne et le Royaume-Uni. En Belgique, où le gouvernement rend coupables les syndicats de deux décès lors de la grève générale du 26 octobre, le ministre de l’Emploi a lancé l’idée d’une négociation avec les organisations syndicales pour modifier l’accord de 2002 sur le droit de grève. L’organisation patronale menace : « Les syndicats ont tout intérêt à saisir la main que nous tendons et à entamer une concertation à ce sujet, sans quoi c’est au niveau politique qu’il faudra assurer la sécurité juridique. » 

Au Royaume-Uni, les députés ont adopté, le 14 septembre, un projet de loi visant à restreindre un droit de grève déjà bien limité depuis les années Thatcher. En Espagne, le gouvernement utilise l’article 315 du code pénal pour poursuivre quelque 300 syndicalistes pour faits de grève. Les procès sont en cours, avec à la clé de possibles peines de prison de plusieurs années. 

 

Focus : Les nouvelles restrictions en préparation au Royaume-Uni 

Pour qu’une grève soit autorisée, au moins 50 % des travailleurs d’une entreprise devront voter en sa faveur avant. Les grévistes devront informer leur employeur de tout ce qu’ils comptent organiser et/ou faire circuler (y compris sur les réseaux sociaux) deux semaines avant. Les employeurs auront le droit de faire des embauches ponctuelles pour remplacer les grévistes. La secrétaire générale de la centrale TUC, Frances O’Grady, a dénoncé la pire attaque contre le mouvement syndical depuis les années 1980. 

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