Cette publication est issue du site du syndicat de salariés FO.
Les Français se tournent de nouveau vers le « crédit conso », mais une récente enquête de la DGCCRF, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, incite à quelque prudence.
325
Pour 325 établissements visités, il y a eu 36 avertissements, 9 injonctions et 3 procès-verbaux pénaux.
La reprise est là est-il claironné depuis des mois, même si elle patine un peu. Le pouvoir d’achat étant, quant à lui, resté en berne, les Français se sont montrés un peu plus nombreux à se tourner vers le crédit à la consommation, qui est en franche augmentation. Pourtant, en 2016 son taux de détention chez les ménages français était, avec 46,4 %, le plus bas jamais enregistré par l’Observatoire des crédits aux ménages. Constante depuis 2008, la baisse s’est donc interrompue en 2017, ce taux retrouvant presque le niveau de 2012. D’où la recrudescence d’offres. Le 22 mars, un opérateur téléphonique lançait même un crédit conso 100 % mobile.
Or, une récente enquête de la DGCCRF a montré que la réglementation n’était pas toujours scrupuleusement appliquée.
Fidélité, confusion et numérique
Elle a été menée auprès de 325 établissements, aussi bien des établissements de crédit que des intermédiaires commercialisant des crédits à la consommation directement sur le lieu de vente. Les manques concernent principalement le défaut d’information du consommateur à la souscription de contrats de crédit à la consommation et le manque de lisibilité de certaines offres de crédit, notamment lorsqu’elles accompagnent des programmes de fidélité. Ainsi ont été relevés des argumentaires commerciaux ambigus, voire trompeurs, et la non-intégration du coût de l’adhésion au programme de fidélité dans le TAEG, le taux annuel effectif global, qui intègre le coût des intérêts bancaires de base plus tous les autres frais associés à ce crédit. A aussi été pointé un défaut d’information pré-contractuelle, qui tend à s’accroître avec la pratique de la souscription sur tablettes numériques, l’emprunteur ne pouvant voir certaines clauses de l’offre de prêt ou les informations relatives au prêt étant insuffisantes par rapport à ce que prévoit la réglementation. Enfin, attention à la case « option assurance », précochée alors qu’elle est facultative.