Cet article est issu du site du syndicat de salariés CGT.
Le Conseil d’État a organisé une audience publique importante aujourd’hui 30 août. Il était question d’examiner l’appel introduit par la mairie de Dannemarie, condamnée par le tribunal de Strasbourg à retirer de la voie publique des figurines féminines jugées « dégradantes pour l’image de la femme » et sexistes. D’après nos sources, le juge du Conseil d’État devrait rendre son verdict vendredi. La question à laquelle il devra répondre est la suivante : le référé liberté, invoqué par les associations féministes en vue du retrait des figurines sexistes, est-il justifié ? L’égalité femmes/hommes est-elle une liberté fondamentale ?
La fédération CGT des sociétés d’étude s’était félicitée de la décision du tribunal administratif de Strasbourg du 9 août dernier. Saisi par des associations féministes, il avait condamné la mairie de Dannemarie (Haut-Rhin) à retirer les figurines sexistes qu’elle avait disséminées dans l’espace public. Le juge, rappelle la CGT, a estimé que « les éléments du corps féminin, notamment les bouches, sont grossièrement déformés et les femmes sont représentées de manière caricaturale, réduites à un rôle de reproductrice […] ou parfois même de façon graveleuse, dans des positions dégradantes ». Ces représentations, poursuit le tribunal, confine l’image de la femme « à une fonction de mère et surtout d’objet sexuel ». Pour la CGT Sociétés d’études, ce jugement revient à reconnaitre « que la promotion publique du sexisme s’inscrit dans ce que nous dénonçons, avec le mouvement féministe dont notre organisation est partie prenante, comme continuum des violences contre les femmes ».
La CGT Sociétés d’études rappelle que 80 % des femmes salariées considèrent que dans le monde du travail, les femmes sont régulièrement confrontées au sexisme dont les effets délétères et pathogènes sont aussi abondamment identifiés, documentés et dénoncés.