Discrimination liée à l’âge dans la mise en œuvre d’un plan de sauvegarde de l’emploi

L’article L. 1133-2 du code du travail, interprété à la lumière du Droit de l’Union, autorise des différences de traitement en considération de l’âge des salariés, dès lors qu’elles sont objectivement et raisonnablement justifiées par un but légitime et que les moyens mis en œuvre pour réaliser ce but sont appropriés et nécessaires. 

La chambre sociale de la Cour de cassation est régulièrement amenée à préciser les conditions de mise en œuvre de telles différences de traitement, en particulier dans les cas de plans de sauvegarde de l’emploi. 

La Haute juridiction considère dans un arrêt du 9 juillet 2015, que si un plan de sauvegarde de l’emploi peut contenir des mesures réservées à certains salariés, c’est à la condition que tous les salariés de l’entreprise placés dans une situation identique au regard de l’avantage en cause puissent bénéficier de cet avantage, à moins qu’une différence de traitement soit justifiée par des raisons objectives et pertinentes et que les règles déterminant les conditions d’attribution de cet avantage soient préalablement définies et contrôlables. 

Dès lors, un plan de sauvegarde de l’emploi qui instaure des avantages moins importants pour le salarié qui a refusé une mesure de cessation anticipée d’activité, que pour ceux des autres salariés licenciés qui ne remplissent pas les conditions pour prétendre à un départ anticipé, créé une différence de traitement qui n’est pas justifiée par des raisons objectives et pertinentes. Cette différence de traitement ne pouvant être justifiée par le seul fait d’inciter les salariés âgés d’au moins 55 ans, à accepter une cessation anticipée d’activité. 

Le cas échéant, le salarié sera fondé à solliciter le paiement de dommages-intérêts en raison de l’inégalité de traitement dont il a fait l’objet. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

[Best of 2024] Loi Evin : comment traiter les CCN dont la cotisation santé est assise sur le salaire

Article initialement publié le 25/06/2024 L'article 4 de la loi Evin du 31 décembre 1989 est un pilier historique de la complémentaire santé collective. Grâce à lui, les anciens salariés d'une entreprise (voir le rappel ci-dessous) peuvent continuer à bénéficier de la même couverture santé que les salariés actifs. Cette couverture est maintenue à certaines conditions. L'une d'elle est centrale...
Armées
Lire plus

FO Défense dénonce l’accord PSC santé des Armées

Alors qu'au sein du ministère des Armées, la réforme de la protection sociale complémentaire (PSC) doit entrer en vigueur à partir du 1er janvier prochain, le sujet continue de susciter quelques débats paritaires en interne. La dénonciation par la fédération de FO de la Défense de l'accord PSC santé signé aux Armées vient en témoigner. C'est par le moyen d'un communiqué qu'elle a publié en milieu de semaine que FO...