Discours d’Edouard Philippe : FO fonctionnaires et la CPME réagissent

La déclaration de politique générale d’Edouard Philippe n’a pas manqué de faire réagir les syndicats comme FO ou les organisations d’employeurs comme la CPME.

 

FO :

Et ça continue… après le rapport de la cour des comptes qui veut faire croire que la Fonction publique et les fonctionnaires se résument à une simple dépense publique, le discours de politique générale du Premier Ministre enfonce le clou. 

Les mots sont affligeants désintoxication, addiction : les Français seraient donc accros à la dépense publique d’après le Premier Ministre pour qui il faut baisser cette dépense de 3% du PIB. Il faudrait alors éradiquer la maladie ! 

De fait, diminution drastique des budgets, suppression de postes, externalisation des missions (privatisation) et évidemment gel des rémunérations pour les fonctionnaires sont à venir. 

A l’heure où le service public, garant de la cohésion sociale, est une nécessité permanente pour garantir l’égalité des droits des citoyens le Premier Ministre s’adonne donc au sport national le « fonctionnaire– bashing ». 

Pour la FGF-FO, le Premier Ministre devrait plutôt aller à la rencontre des personnels. Il constaterait qu’à l’hôpital, dans la police, à l’école et dans tous les services administratifs et techniques, les agents travaillent dans des conditions difficiles voire déplorables, portés par leur seul sens indéfectible du service public. 

Pour la FGF-FO, il est clair qu’un tel discours n’augure rien de bon pour entamer un dialogue social sincère et constructif. 

La FGF-FO ne s’inscrira pas dans ce contexte aveugle de la réduction des dépenses publiques et continuera, en toute indépendance, de porter ses revendications : 

Défense du statut général et des statuts particuliers, arrêt des suppressions de postes, revalorisation des salaires par l’augmentation de la valeur du point d’indice, arrêt des restructurations des services et amélioration des carrières. 

Face à cette avalanche d’annonces stigmatisantes contre la Fonction publique et ses agents, il est évident que le rapport de force est engagé ! 

 

CPME :

Le Premier Ministre Édouard Philippe a engagé la responsabilité de son gouvernement sur un discours de politique générale réaffirmant notamment un certain nombre d’engagements vis à vis du monde de l’entreprise. 

Si, à ce stade, concernant le Code du Travail, il n’a pas détaillé davantage le contenu de la réforme à venir, les espoirs de véritables changements restent réels. Il conviendra cependant de ne pas dévier de la ligne fixée initialement en multipliant les concessions aux différents acteurs, au risque de vider progressivement le texte de son sens. 

Par ailleurs, si la baisse progressive de l’Impôt sur les Sociétés (IS) vers la moyenne européenne de 25% est une excellente nouvelle, il est indispensable de respecter le calendrier fixé. De même, si la transformation du CICE en “allègement de charges” est positive, la CPME veillera à ce que le coût du travail n’augmente pas via un élargissement de l’assiette de l’IS. Quant à la suppression du RSI par adossement au régime général, elle ne devra pas non plus se traduire par une augmentation des charges des indépendants. 

Enfin l’on ne peut que se réjouir du souci budgétaire affiché et de la prise de conscience du poids de la dépense publique qui pèse sur le dynamisme de notre pays. Cela mérite d’être salué. 

Reste à regretter qu’il n’ait été question ni du prélèvement à la source ni du compte personnel de prévention de la pénibilité, préoccupations majeures des entreprises françaises. 

 

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