Dans un EHPAD, elle dénonce des violences sur personnes âgées et se fait licencier

L’EHPAD « Les Oliviers » à Nîmes vient d’être condamné par le tribunal des Prud’hommes à indemniser une ex-salariée licenciée pour faute grave en 2016 pour avoir dénoncé des violences faites aux personnes âgées. De son côté, l’aide-soignante indélicate avait pu négocier une rupture conventionnelle sans être inquiétée. 

La fille de la victime alertait déjà sur la situation en mai 2016. « Elle ne se plaignait pas mais elle était plus ou moins triste. Surtout, elle me disait sans arrêt, ne dis rien, ne dis rien, tu parles trop et ça me retombe dessus. C’était sa façon d’alerter. Elle avait peur des représailles.« 

Une situation qu’a jugée intolérable Myriam Garet, aide-soignante dans l’établissement. Elle n’avait alors pas hésité à prendre des clichés pour appuyer ses dires auprès de sa direction.  

Licenciée par l’EHPAD pour faute grave

S’en suit une mise à pieds puis un licenciement pour faute grave, donc sans indemnité. Dans le même temps, l’aide-soignante incriminée pour la violence négociait une rupture conventionnelle de son contrat. 

Une situation qui n’en restait pas là puisque la famille de la personne âgée déposait plainte, de même que Myriam Garet. Elle obtenait finalement gain de cause vendredi 12 janvier, le tribunal des Prud’hommes condamnant l’établissement à payer 18 000€ d’indemnités et 6 000€ à Pôle emploi.  

Le dossier n’est pas clos définitivement, l’EHPAD considérant le licenciement comme justifié. La maison de retraite faisait savoir dans le Midi Libre que la rupture du contrat n’avait aucun lien avec le fait d’avoir dénoncé des maltraitances mais avec « son insubordination et le fait d’avoir dénigré sa direction ». Par ailleurs, l’établissement a fait appel de la décision.  

Une bien mauvaise publicité pour les EHPAD où les arrêts de travail des personnels se multiplient du fait, entre autre, de conditions de travail qui se dégradent.  

 

En 2014 déjà, le groupe Les Opalines qui possède les établissements des Oliviers et Soleiades, avait été inquiété dans des affaires de violence. Une aide-soignante violentait régulièrement deux personnes âgées.  

« Le cas de cette aide-soignante, on en avait entendu parler, tout le monde était au courant. Aux Soleiades, nous avons quelqu’un qui se comporte d’une manière que je trouve brutale avec les résidents. Et devant la directrice. C’est sa façon de faire. » 

Mireille Dambrosio, déléguée CFDT aux Soleiades. 

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