Alors que le secteur des hôtels-cafés-restaurants a bien du mal à recruter les 125 000 à 200 000 salariés qui lui manqueraient afin de retrouver un niveau d’activité plus normal, l’UMIH, la principale organisation professionnelle de la branche, s’est prononcé lundi, dans les colonnes du Parisien, en faveur d’une nette hausse des salaires qui y sont pratiqués.
Par la voix de Thierry Grégoire, responsable des affaires sociales de l’UMIH et président de l’UMIH Nord-Pas-de-Calais, le patronat des HCR propose “d’augmenter les salaires entre 6 et 8,5%, voire peut-être 9%”. “Ca serait un accord historique. Si on veut mettre fin à la pénurie, il faut rémunérer les salariés à la hauteur du travail qui est fourni. Actuellement ce n’est pas le cas partout”, commente Thierry Grégoire.
Bien lancé, l’UMIH entend également s’adresser aux représentants des salariés afin de “discuter pour verser un treizième mois et dans un second temps, en mars 2022, de négocier la mise en place d’un intéressement ou d’une participation” pour “partager la valeur sous forme d’un dividende social”.
Au sujet du travail du dimanche, si le responsable de l’UMIH n’a pas jugé opportun de mieux le rémunérer, au motif que “cela déséquilibrerait [le] modèle économique [du secteur, ndlr]”, il a en revanche déclaré ne pas être opposé à l’idée d’accorder “un week-end off toutes les trois ou quatre semaines”. Toujours au rayon des conditions particulières d’emploi du secteur, Thierry Grégoire veut revoir “la loi de 1936 qui nous oblige à nourrir nos salariés” et la remplacer par l’introduction de chèques-déjeunes, “plus intéressants” pour les salariés d’après lui.
Enfin, proposition originale, le représentant patronal des HCR réclame de l’Etat qu’il mette fin aux “exonérations de charges sur les bas salaires”, dans la mesure où elles créent “une trappe à bas salaire en récompensant les entreprises qui payent au Smic”, et qu’il organise “ces exonérations au niveau intermédiaire”, afin d’inciter les employeurs “à mieux rémunérer leurs employés”.