Cette publication provient du site de l’organisation d’employeurs Transport et Logistique de France (TLF).
L’État collecte chaque année près de 40 milliards d’euros sur la mobilité des Français, tous usagers confondus. Seulement un tiers de cette somme estconsacré à la route. Pour la FNTR et l’Union TLF, il faut que l’argent collecté finance dans sa totalité les investissements nécessaires à la modernisation denos infrastructures, enjeu majeur et prioritaire de sécurité.
Le drame de Gênes nous le rappelle douloureusement. La France doit être vigilante en la matière. Aujourd’hui, 7% des ponts français présentent un risque d’effondrement selon un rapport d’audit externe du réseau routier national non concédé réalisé par Nibuxs et IMDM remis au Gouvernement. Un chiffre sans appel, qui interpelle sur les investissements indispensables pour moderniser nos infrastructures routières.
Le vrai sujet n’est pas la contribution, mais son utilisation !
La route est devenue un alibi pour soulever des sommes considérables : près de 40 milliards sont levés chaque année par l’État en impôts et taxes sur lamobilité des Français. Le transport routier de marchandises qui représente 6,3% du trafic global s’acquitte à lui seul à hauteur d’environ 20% de cesprélèvements, par an. Un tiers seulement retourne à la route, alors même que se posent de façon évidente des enjeux d’investissements au service de nosinfrastructures.
” Cette hypocrisie doit cesser, affirment Jean-Christophe Pic, Président de la FNTR, et Claude Blot, président de l’Union TLF. Nous exigeons un engagement clair et transparent sur les investissements et la destination concrète des 40 milliards collectés via la route. Vouloir collecter plus d’argent sur le dos du transport, comme le gouvernement et certains le laissent entendre depuis des mois, pour le dépenser in fine ailleurs, c’est inadmissible. Il s’agit désormais d’un enjeu national, qui nous concerne tous ! L’argent collecté via la route doit aller à la route. ”
Quand prendra-t-on enfin les bonnes décisions qui s’imposent pour l’entretien de nos infrastructures en cessant de stigmatiser le transport routier de marchandises ?
Rappelons en effet que les camions sont déjà assujettis à une taxe qui ne dit pas son nom mais qui est la parfaite substitution à l’écotaxe depuis l’abandonde celle-ci : l’augmentation de 4 centimes par litre de carburant. En 2017, la fiscalité du carburant (TICPE) représentait, pour les seuls camions, 4,13milliards d’euros par an ! En ajoutant la taxe à l’essieu et les péages, les camions seuls, s’acquittent de plus de 7 milliards d’euros par an. Les camionscontribuent d’ores et déjà plus que de raison aux infrastructures : ils couvrent 214% de leurs coûts sur autoroutes et 122% sur l’ensemble des routes.
Lier, après la catastrophe de Gênes, le financement des infrastructures à une nouvelle taxation des poids lourds, est un exemple type d’irresponsabilitéet quelque part de médiocrité[…]