Dans l’attente d’un nouveau patron, FO se remet lentement en route

Dix jours après la démission de Pascal Pavageau de son poste de secrétaire général de Force Ouvrière, l’organisation se remet peu à peu en ordre de marche. Ses responsables avancent leurs revendications afin de faire oublier le mauvais épisode que vient de vivre la confédération. Hélas pour eux, tous les problèmes de la centrale sont loin d’être réglés. 

Comme si de rien n’était…

Si l’on s’en tient à l’activité officielle des principaux responsables de Force Ouvrière, on pourrait croire que tout a repris un cours normal du côté de l’Avenue du Maine. L’imperturbable Philippe Pihet, bien connu dans le domaine de la protection sociale, dénonce comme à son habitude la politique sociale du gouvernement. Serge Legagnoa, ancien dirigeant de la fédération des cadres et employés, cogne pour sa part sur le patronat, revendiquant une responsabilisation financière des entreprises en matière d’accidents du travail. Même ceux qui ont fait tomber Pascal Pavageau : les représentants de l’enseignement public, ceux de la métallurgie, et également ceux de la FGTA-FO, affichent leur allant, dénonçant la politique de Vallourec ou le “saccage de l’école républicaine” et saluant les victoires électorales de FO dans les entreprises. En bref : FO va mieux et tient à le faire savoir. 

Des empêcheurs de tourner en rond

Derrière ce tableau trop idyllique pour être tout à fait honnête, les choses apparaissent en réalité un peu plus complexes. Ainsi, les dirigeants de la fédération FO des transports, une fédération relativement importante, se sont récemment réunis et ont fait savoir qu’ils n’étaient pleinement satisfaits de la tournure prise par les évènements confédéraux. Prenant acte “avec regret” du départ de M. Pavageau, ils ont tenu à réaffirmer qu’ils souhaitaient que l’audit des comptes de FO promis par le secrétaire général démissionnaire eût lieu. La fédération a en effet demandé à ce que cet “audit financier soit maintenu” et à ce “que toute la lumière soit faite sur les fonds de la confédération qui concernent les Unions départementales, les fédérations départementales et le centre de formation des militants syndicaux (CFMS)”. Des Gaulois réfractaires continuent donc de sévir chez FO. 

Un flou durable ?

Rien ne dit que cet appel à la transparence financière sera suivi d’effet, dans la mesure où tout le monde n’a pas nécessairement intérêt à s’en faire le défenseur au niveau confédéral. Il est vrai qu’un déballage comptable public ne serait probablement pas de nature à apaiser les relations en interne, et donc à assurer les conditions optimales pour l’élection d’un nouveau secrétaire général. Les conditions de cette élection doivent être abordées fin novembre à l’occasion de la réunion d’un comité confédéral national de l’organisation. Dans l’état actuel des choses, les rapports de force en interne, entre modérés et contestataires notamment, ne sont pas évidents à établir. Quoi qu’il en soit, étant donné l’épreuve traversée par l’organisation, il faut s’attendre à ce que sa prochaine direction prétende difficilement à un pouvoir fort sur l’organisation – au moins dans un premier temps. 

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