Toujours sans gouvernement et sans orientation politique générale, la France vit, en cette rentrée de septembre, au rythme des hypothèses que le Président de la République veut bien tester pour occuper le fauteuil de Premier ministre.
Durant la journée d’hier, c’est l’éventualité d’une nomination de Thierry Beaudet, le président du conseil social, économique et environnemental (CESE) et ancien président du groupe Vyv et de la fédération nationale de la mutualité française (FNMF), qui a suscité beaucoup de commentaires dans l’espace public.
A l’appui de cette hypothèse, d’aucuns soulignaient que le profil de Thierry Beaudet présente plusieurs caractéristiques susceptibles de faciliter une sortie par le haut de la crise politique que connaît le pays. Homme certes marqué à gauche mais pas à la gauche radicale, il peut séduire de ce côté-ci de l’échiquier politique sans trop inquiéter à droite. Issu, en outre, d’univers professionnels où les “corps intermédiaires”, tant malmenés par Emmanuel Macron, sont bien ancrés, il peut contribuer à pacifier les relations sociales et politiques. Certains mauvais esprits rajoutaient enfin qu’étant passé par le monde de la mutualité, il ferait un candidat idéal pour la mise en œuvre de transferts de charges plus ou moins brutaux de la Sécurité sociale vers les complémentaires santé, destinés à soulager le budget de l’Etat.
Au fur et à mesure que la journée d’hier s’écoulait, l’hypothèse d’une arrivée de Thierry Beaudet semblait, pourtant, perdre peu à peu en crédibilité. Et, si l’on en croit nos confrères de Politico, dans la soirée, elle ne paraissait plus devoir être prise au sérieux. Le président du CESE était jugé, notamment au sein de l’écurie macroniste et de ses allié, trop technicien et pas assez politique. On s’y demandait si sa nomination était vraiment de nature à mettre sur pied un gouvernement de nature à permettre au pays de repartir de l’avant. De fait, ce matin, la presse nationale ne parle plus guère de l’hypothèse Thierry Beaudet pour Matignon.