Cormedal, une application contre les agressions de médecins

Alors que l’Ordre National des médecins alertait sur l’insécurité des médecins, une application est lancée par Union régionale des professionnels de santé médecins libéraux Occitanie qui permet d’appeler la police en cas d’agression. 

 

Le 4 avril dernier, le Conseil National de l’Ordre des Médecins rendait public un document édifiant sur les conditions d’exercice de la médecine. On y apprenait que la barre des 1 000 déclarations d’agressions sur tout le territoire avait été dépassée en 2017. 

Dans la moitié des cas, c’est le patient qui est l’agresseur, il arrive aussi que l’agresseur soit un accompagnant du patient ou une autre personne.  

Le plus problématique pour l’observatoire est que 52% des médecins agressés ne donne pas de suites juridiques à ces agressions. Le taux de dépôt de plainte a tout de même augmenté en 2017, passant de 32% à 38%.  

Cormedal, pour prévenir discrètement la police

Avec 110 incidents signalés, l’Occitanie est la 5e région où l’insécurité des praticiens est la plus grande. Partant de ce prédicat, l’Union régionale des professionnels de santé médecins libéraux Occitanie lancera d’ici fin avril l’application Cormedal.  

Installée sur le smartphone du praticien, elle permettra d’appeler discrètement un collègue ou directement la police en cas d’agression.  

Avec l’application, déjà expérimentée en 2015 dans l’Hérault, les médecins pourront notamment appeler discrètement la police ou la gendarmerie. Il est aussi possible d’envoyer un SMS d’alerte silencieuse préconfiguré à un collaborateur en cas de situation dangereuse. Nous exerçons ce métier pour soigner des patients mais c’est impossible sous la menace et la peur. Cette hausse de l’insécurité entraîne une nécessité d’accompagner les médecins.  

Maurice Bensoussan, président de l’URPS-ML Occitanie. 

 

Une application trop limitée pour être vraiment efficace ?

Si l’initiative a largement de quoi séduire, il faut néanmoins questionner son efficacité au regard des déclarations qui sont faites autour de l’application. Ainsi, si elle n’est pour le moment disponible que pour environ 12 000 médecins libéraux de la région, Le Parisien annonce qu’elle devrait être ensuite proposée aux professionnels de santé qui exercent dans des lieux isolés. 

Seulement, le document de l’Ordre national des médecins précise que plus de la moitié des agressions (53%) à l’encontre des praticiens ont lieu non pas en ruralité mais en milieu urbain.  

 

Mon expérience de 8 ans de #médecindebanlieue n’aurait pas été parfaite sans des menaces de coups et de mort à mon cabinet. 

C’est chose faite aujourd’hui, par un caïd de la cité, qui a interrompu le fil de mes consultations pour m’ordonner de voir sa fille d’une dizaine de mois qui avait vomi toute la nuit et qui l’avait empêché de dormir. 

Il criait dans la salle d’attente avoir déjà cassé la gueule, quelques minutes avant, d’un autre collègue libéral et qu’il n’hésiterait pas à le faire à tout médecin qui refuserait sa fille. J’ai essayé de le raisonner, de trouver un entre-deux en lui proposant un rdv surnuméraire en début d’après-midi, non il voulait que ce soit maintenant. 

Ça a fini, avec ses insultes, sa rage et surtout son poing tendu, prêt à frapper à quelques centimètres de mon visage… mais aussi de celui de mon externe. 

Parce que j’ai voulu, elle, la protéger, j’ai accepté de le voir en fin de matinée. 

J’ai essayé de continuer la consultation avec les patients avec qui j’avais commencé. Ce fut très difficile. J’ai appelé la police pendant que je l’entendais maugréer dans la salle d’attente, en attendant son tour. 20 minutes après…devant l’absence d’arrivée de la police, je leur ai demandé d’annuler. Ce fou avait raison. Il m’avait menacé que si j’appelais la police, il me retrouverait dans la cité et me pèterait la gueule et plus encore… 

Un témoignage à retrouver sur egora.fr 

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