Dans le cadre du 52ème congrès confédéral de la CGT qui se tient cette semaine à Dijon, les congressistes étaient appelés, hier, à se prononcer sur le bilan du premier mandat du secrétaire général Philippe Martinez.
Sans que ceci ne constitue une grande surprise, ils ont approuvé ce bilan. Ce qui est plus intéressant à noter, c’est qu’ils l’ont approuvé sans grand enthousiasme.
Martinez roule à 70
Soumis au vote du Congrès de la CGT, le bilan de Philippe Martinez a été approuvé à un peu plus de 70 %. Autrement dit, près de 30 % des responsables de l’organisation ont voté contre. Il faut en outre préciser qu’environ 15 % des votants se sont abstenus. En somme, le bilan de l’actuel secrétaire général de la CGT a été approuvé à 60 % des votants.
Ou plutôt, faudrait-il écrire : n’a été approuvé qu’à 60 % des votants. Car s’il est vrai qu’un tel score ferait pâlir de jalousie bien des responsables politiques nationaux, dans le cas d’une organisation syndicale comme la CGT, il n’est pas très reluisant. Comme ceci a pu être rappelé ici ou là, à la CGT, il est plutôt de coutume que les bilans des secrétaires généraux soient approuvés à au moins 80 %.
La ligne de la CGT en débat
Bien conscient de cette donnée, Philippe Martinez n’a pas dû manquer d’interpréter son score comme un signe que sa politique n’est pas vraiment du goût de tout le monde en interne. Il faut dire que la cohérence d’ensemble de la ligne politique mise en oeuvre par M. Martinez ne saute pas nécessairement aux yeux, pas plus, d’ailleurs, que sa conformité avec les positions revendicatives historiques de la CGT.
Dans cette configuration, les débats qui doivent se tenir jusqu’à demain au sujet, précisément, de la ligne politique qui sera celle de l’organisation jusqu’au prochain congrès, promettent d’être nourris. En ces temps socialement et politiquement troublés, il n’est pas évident que Philippe Martinez parviendra à convaincre les congressistes du bien-fondé de ses préférences bien-pensantes, souvent éloignées des préoccupations populaires.